Pourquoi l’opposition politique au Gabon demande-t-elle encore un test de paternité pour Ali Bongo ?

 

Le 27 août 2016 aura lieu l’élection présidentielle au Gabon. Pour certains, c’est aussi la date butoir fixée pour qu’Ali Bongo passe un test de paternité. Pourquoi ? Car le président sortant et fils d’Omar Bongo violerait purement et simplement la Constitution du Gabon. C’est en tout cas le propos de Léon-Paul Ngoulakia, cousin d’Ali Bongo désormais devenu son concurrent pour l’élection présidentielle. En effet, la Constitution gabonaise prévoit que le président du pays doit être né au Gabon ; or, Ali Bongo est régulièrement accusé d’être en fait né au Biafra, puis d’avoir été adopté par Omar Bongo avant d’être « naturalisé » gabonais comme s’il y était né. Sûre d’elle, l’opposition demande donc un test de paternité depuis plusieurs années à Ali Bongo, afin qu’il prouve qu’il est bien le fils biologique d’Omar Bongo comme l’indique son état civil.

 

Par rapport à ce dernier, Léon-Paul Ngoulakia a d’ailleurs fait remarquer que lors des quatre fois où Ali Bongo a présenté son acte de naissance, il présentait des signes apparents de falsification. Sur ces quatre procédures, l’une est toujours en cours afin de faire la lumière sur cette affaire. Les hautes institutions judiciaires du Gabon elles, n’y ont pour l’instant pas vu d’irrégularité, ou en tout cas pas encore assez pour invalider la candidature d’Ali Bongo à la présidence de la République. De son côté, la famille Bongo a toujours démenti ces allégations, en les reléguant au rang de ragots politiques.

 

On comprend donc que sur les 14 candidats à cette élection, 13 aient un intérêt direct à ce qu’Ali Bongo passe un test de paternité… et en revienne avec des résultats négatifs. Un résultat positif est toujours probable tant que l’inverse n’est pas prouvé, même si les éléments à charge semblent plus nombreux que les éléments à décharge. Notamment, le journaliste d’investigation Pierre Péan a écrit une suite à son livre « Affaires Africaines », qu’il a tout simplement nommé « Nouvelles Affaires Africaines ». Il revient lui aussi sur les rumeurs entourant la naissance d’Ali Bongo, en en tirant les conséquences nécessaires quant à la constitutionnalité de sa candidature à la présidence de la République gabonaise. La réaction d’Ali Bongo ne s’est pas faite attendre : l’actuel président du Gabon a décidé d’engager une action devant les tribunaux français pour condamner ces propos qu’il juge diffamatoires.