Comment les caractères se transmettent des parents aux enfants ?

Le principe nous vient de Gregor Mendel, qui était un moine tchèque mais aussi un botaniste passionné. Pendant plusieurs années, il fera divers expériences sur ses plantes afin de voir la manière dont leurs caractères se transmettent d’une génération à l’autre. À partir de là, il tirera trois lois que l’on appelle depuis « les lois de Mendel » :

  • La loi de ségrégation génétique : c’est la première des lois de Mendel. Elle dispose que si l’on croise deux entités qui ne diffèrent que d’un seul caractère, ce caractère sera semblable à celui de l’un ou l’autre des parents

  • La loi de pureté des gamètes : elle dispose que les facteurs héréditaires sont contenus dans les gamètes (cellules reproductrices arrivées à maturité). Ces gamètes sont réputées ne contenir qu’une version de chaque caractète en elles.

  • La loi de ségrégation indépendante des caractères héréditaires : si les gènes responsables des caractéristiques se situent sur des chromosomes différents ou éloignés, alors la ségrégation indépendante des caractères multiples s’opère.

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Comment le groupe sanguin se transmet-il des parents aux enfants ?

L’hérédité des groupes sanguins répond de manière globale à ces lois. C’est pourquoi le groupe sanguin de l’enfant sera fonction du groupe sanguin des parents. Pour mieux comprendre, il est nécessaire d’éclaircir un point :

  • Le génotype : c’est le matériel génétique dont les parents sont dotés. Incidemment, c’est donc celui qui servira de base à la composition du groupe sanguin de l’enfant à venir. Il peut être de type AA, AO, BB, BO, OO, suivant les combinaisons rendues possibles via le matériel génétique légué par les parents.

  • Le phénotype : c’est le gène exprimé, que l’on appelle communément le groupe sanguin. Il peut être de type A, B, AB ou O.

 Ensuite, il faut avoir en tête que certains gènes sont dominants et d’autres récessifs :

  • Les gènes dominants s’exprimeront toujours. C’est le cas pour les groupes sanguins A et B, qui donnent le groupe AB lorsqu’ils se rencontrent.

  • Les gènes récessifs ne s’exprimeront qu’en présence d’un autre gène récessif. Accolés à un gène dominant, ils ne seront pas exprimés. C’est la raison pour laquelle une rencontre entre les groupes A et O donnera un groupe sanguin A, mais une rencontre entre les groupes O et O donnera un groupe sanguin O chez l’enfant.

 

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Qu’est-ce que les groupes sanguins nous permettent de déduire sur la paternité d’un enfant ?

Le fait que certains groupes soient dominants et d’autres récessifs entraîne certaines combinaisons impossibles en fonction des parents. En présence de deux génotypes de type AA et AA, il est par exemple impossible que l’enfant ait un groupe sanguin B ou O. Si tel devait être le cas, de sérieux doutes pourraient être émis quant à la paternité biologique que l’on connaît à cet enfant

Le test de paternité par les groupes sanguins est-il fiable à 100% ?

 Le grand inconvénient de cette méthode est qu’elle n’est pas totalement fiable, et cela pour deux raisons :

  • La première est que comme en beaucoup de choses, il existe des exceptions. L’une des plus notables est le phénotype de Bombay. Concrètement, cela peut faire qu’un enfant naisse avec le groupe sanguin O, alors que ses parents sont du groupe sanguin A et/ou B. Plus étonnant encore : chez certaines personnes, il y a deux groupes sanguins qui cohabitent de manière tout à fait normale !

  • La deuxième est que cette méthode n’est à peu près sûre que dans les cas d’exclusion, et pas dans les cas d’inclusion. Autrement dit, il est très peu probable qu’un enfant dont les parents connus ont des phénotypes AA et AA, soit de groupe sanguin B. En revanche, un enfant peut très bien être du même groupe sanguin que ceux qui l’élèvent, et pourtant être le fils biologique d’un autre.

Pour résumer, le groupe sanguin ne peut en aucun cas devenir un test de paternité, au sens où il ne fait que correspondre. C’est là le grand avantage du test de paternité par analyse des empreintes génétiques : il se base sur des caractères héréditaires mais pourtant propres et uniques pour chaque individu. Ce n’est pas le cas du groupe sanguin, qui s’il est effectivement héréditaire, peut se retrouver chez des millions d’autres individus. Pour cette raison, il a souvent été utilisé pour exclure certaines pistes, mais très peu pour en confirmer.