Le viol d’une fille de 12 ans résolu 10 ans plus tard grâce au fichage ADN

Rien ne laissait envisager un tel lien entre les deux affaires à l’origine. Tout commence lorsque la police recourt à une interpellation au mois de juin 2014. Elle recherche alors deux suspects dans le cadre d’un braquage. Les faits ont eu lieu sur un parking au nord de Rennes, où un camion s’est fait braquer par deux hommes portant une arme que l’on saura factice par la suite. Le méfait n’en restera qu’au stade de tentative, mais les auteurs prendront la fuite. C’est ensuite à Fougères que les forces de police iront chercher les compères, deux frères âgés de 34 ans et 45 ans. Suite à leur interpellation, leurs empreintes seront prélevées avant qu’ils soient incarcérés à la prison de Vezin le Coquet.

C’est lors de cette procédure de relevé des empreintes génétiques que le FNAEG (le Fichier National Automatisé des Empreintes Génétiques) trouvera une correspondance avec une autre affaire. Les faits de celle-ci remontent à 2004, et n’ont rien à voir avec le braquage puisqu’il s’agit ici du viol d’une fillette de 12 ans à l’époque qui avait eu lieu à Vire dans le Calvados. Le test ADN effectués sur les prélèvements avaient alors relevé une empreinte génétique, sans pouvoir mettre de nom sur un suspect à l’époque inconnu des fichiers ADN de la police. Les forces de l’ordre convoquent alors le suspect et son frère pour un nouvel interrogatoire. Les deux finiront par avouer ce viol, dont l’aîné serait a priori l’auteur.

Le suspect de 45 ans explique cet acte par ses convictions ultra-nationalistes, dont attestent les tatouages qu’arbore son épiderme parmi lesquels une croix gammée. Juste avant les faits, les deux frères revenaient d’un meeting d’extrême droite. Ils ont alors eu l’idée d’enlever une petite fille devant son collège dans le but de la violer. Ils comptaient ensuite accuser un fantasmatique coupable d’origine étrangère, afin de donner du poids à leurs convictions politiques. Le test ADN effectué à l’époque n’a pas permis de remonter jusqu’au frère aîné, ce qui ne les a pas pour autant empêché de migrer vers la Bretagne.

Le parquet de Caen s’est donc saisi de l’affaire afin que justice soit faite. Le plus vieux des deux frères est inculpé en tant qu’auteur principal du viol sur une mineure de moins de 15 ans, tandis que son frère est lui incriminé pour complicité de ce crime et encourt donc les mêmes peines. En ce qui concerne la tentative de braquage sur un parking, ils seront jugés par le tribunal correctionnel de Rennes. Les deux frères, ainsi que deux autres complices, y comparaîtront pour répondre de leurs actes quant au braquage routier. Quant au viol, il sera jugé ultérieurement par la Cour d’Assises du Calvados.