Un test de paternité lui permet de prouver qu’il est le père de l’enfant né hors mariage.

C’est une première historique au Maroc : le tribunal de Tanger reconnait la paternité d’une petite fille née hors mariage, les relations hors mariage étant interdites par la loi dans ce pays. Les associations saluent cette première en matière de justice. Un petit pas qui laisse présager une évolution positive pour l’avenir. La jeune marocaine avait saisi le tribunal d’instance pour contraindre le père présumé à reconnaître sa fille. Elle avait effectué un test de paternité et était donc sûre qu’il était bien le père de la petite fille. Face au résultat probant du test de paternité, le tribunal de Tanger avait donné raison à la jeune femme en janvier dernier. L’affaire avait été exposée au grand jour par les médias fin février. Depuis, cette histoire fait un grand bruit au Maroc.

Au Maroc, les relations sexuelles consommées hors mariage sont un délit punissable d’un mois à un an de prison, selon l’article 490 du code pénal. Les pères n’ont, d’ailleurs, aucun devoir à l’égard des enfants issus de ces unions illégitimes. « Pour une fois, le juge s’est référé non pas au code de la famille marocain mais à la convention internationale sur les droits de l’enfant, ratifiée par le Maroc, et selon laquelle ce sont les intérêts primordiaux des enfants qui prévalent, explique Abderrazzak El Hannouchi du Conseil des Droits de l’Homme. Etant donné que la jeune femme était en possession de la preuve irréfutable que le père présumé était bien le père biologique, le tribunal de Tanger a délibéré en faveur de la jeune marocaine. Le test de paternité a probablement fait pencher la balance.

La mère célibataire devra assumer seule son enfant. Elle ne percevra aucune pension alimentaire, uniquement un dédommagement financier. Le juge a estimé qu’une naissance hors mariage constituait un préjudice pour la mère, à la fois marginalisée dans la société et devant en supporter la charge financière. Il a donc à ce titre condamné le père à verser une indemnité à la jeune femme.

Source : http://www.la-croix.com/Monde/Afrique/Le-Maroc-reconnait-paternite-dune-enfant-hors-mariage-2017-02-24-1200827205