Test ADN : en Tunisie, les femmes non mariées qui tombent enceinte préfèrent fuir, elles se retrouvent rapidement en marge de la société. La loi n’apporte quasiment aucune protection pour ces mères célibataires. Leur seul droit est de pouvoir faire un test ADN afin d’établir un lien de filiation avec le père présumé.

Rester et subir l’humiliation de la famille ou prendre la fuite ? De manière générale, ces futures mamans célibataires s’éloignent du noyau familial. La sexualité hors mariage reste encore un sujet tabou en Tunisie. Il y a très peu de dispositif visant à protéger ces femmes et leurs enfants. Il faut compter environ 1500 naissances hors mariage par an dans ce pays. Dans la plupart des cas, ces femmes sont issues d’un milieu défavorisé, ont subi des violences conjugales et n’ont aucune ressource. Elles prennent la fuite pour éviter le scandale mais se retrouvent perdues, sans matériel, ni argent, ni même soutien moral. Il y a quelques associations qui proposent leur aide à ces femmes en difficulté.

La Tunisie est pourtant un pays qui a connu de fortes avancées en matière de droits des femmes. La polygamie a été interdite ainsi que la répudiation. Le mariage civil a été instauré et le divorce autorisé pour les femmes. Malgré cela, les enfants nés hors mariage posent encore de gros problèmes. Il faudra probablement attendre encore quelques décennies pour que les mœurs changent sur le sujet. La mère célibataire a toutefois le droit de demander au père (s’il est connu) de se soumettre à un test ADN pour établir un lien de filiation entre le père et l’enfant. Si le test ADN est positif, le père devra reconnaitre l’enfant et verser une pension alimentaire. Attention cela signifie également qu’il pourra prendre des décisions majeures pour l’enfant. La loi ne prévoit aucune protection ou aucun autre recours pour ces femmes célibataires, qui sont contraintes, de rester en marge de la société.

Source :  https://www.lecourrier.ch/152856/meres_celibataires_au_ban_de_la_societe