Le tribunal Suprême espagnol ne forcera pas Juan Carlos à subir un test de paternité

La dépêche fait écho à l’actualité peu reluisante de Juan Carlos d’Espagne. Les nouvelles défavorables à son sujet s’accumulent dangereusement depuis un certain temps. On se rappelle ainsi le scandale qu’avait créé sa passion pour la chasse d’animaux en voie de disparition, le litige financier dans lequel sont actuellement impliqués sa propre fille et son gendre, mais surtout la réputation de coureur de jupons que lui imputent la rumeur publique et la presse nationale. C’est dans ce dernier dossier que la procédure judiciaire a connu un nouveau rebondissement, puisque le tribunal Suprême d’Espagne n’a pas considéré que l’ancien roi devait se soumettre à un test de paternité.

Petit rappel des fait : les rumeurs concernant la frivolité de Juan Carlos ont été beaucoup plus loin que la simple adultère. Si on lui a prêté une liaison (notamment avec la princesse Diana), d’autres bruits font état d’enfants illégitimes engendrés par ces relations hors mariage. Outre la respectabilité à laquelle sa fonction le tient supposément, c’est surtout par rapport au trône d’Espagne que le cas d’enfants illégitimes pose problème. La polémique a été lancée lorsqu’ Alberto Sola Jimenez, 58 ans, a déclaré aux médias être le fruit d’une relation passagère entre sa mère et l’ancien roi d’Espagne. Le problème était que si ces allégations sur sa filiation venaient à être confirmées par un test de paternité, Alberto Sola Jimenez deviendrait alors l’aîné des enfants connus de Juan Carlos. Le problème de la filiation s’étendrait dès lors à celui de la succession royale. Malheureusement pour le demandeur, il fut refusé de soumettre le roi Juan Carlos à un test de paternité.

La tournure des événements fut différente avec Ingrid Sartiau, bien qu’elle rencontra d’abord les mêmes difficultés qu’Alberto Sola Jimenez pour faire reconnaître sa filiation. Par médias interposés, les deux prétendants à la filiation de Juan Carlos ont pris connaissance l’un de l’autre et se sont rencontrés. Ne pouvant prétendre à un test de paternité, ils ont toutefois eu l’idée de procéder à un test ADN pour voir s’ils étaient de la même lignée. Les résultats ont été clairement surprenants, puisque les résultats ont déterminé que ces deux parfaits inconnus étaient génétiquement frère et sœur. Après de nombreuses péripétie procédurales, Ingrid Sartiau a obtenu de la justice en première instance que l’ancien roi d’Espagne – et potentiellement son géniteur – soit soumis à un test de paternité.

Un cran au dessus, le tribunal Suprême espagnol n’a pas suivi les juges du fond puisqu’il a refusé de forcer Juan Carlos à se soumettre au test ADN. La Haute cour a donné raison aux avocats du roi, qui arguaient que la demande était fondée sur des éléments peu probants. Notamment, le moteur principal de cette action en recherche de filiation tenait à une déclaration devant le notaire de Liliane Ghislaine Sartiau, mère de la demandeuse lui ayant avoué ses probables origines royales. La défense de Juan Carlos pointe également les incohérences du dossier, et les éléments parfois contradictoires venant argumenter la demande. Sur le fond, l’affaire est donc perdue pour Ingrid Sartiau. En revanche, elle peut encore saisir le tribunal constitutionnel espagnol pour vérifier que le droit et la procédure ont bien été respectés. Si ce n’est pas le cas, cette décision du tribunal Suprême