Un test ADN pour identifier le cadavre supposé du n°2 de la LRA

L’annonce a été faite par l’armée ougandaise le 2 février 2015. Selon le porte-parole, les autorités nationales pensant avoir trouvé la tombe Okot Odhiambo, qui n’est pas moins que la deuxième personne la plus importante dans la hiérarchie de la LRA. Si la nouvelle est avérée, ce serait un amenuisement supplémentaire des chances de juger les hauts responsables de cette organisation considérée comme terroriste notamment par le gouvernement des États-Unis. Otti, Lukwiya et Latek étant déjà morts, Odhiambo et le leader de l’organisation, Joseph Kony, étaient eux encore en fuite. Seul Dominic Ongwen a été capturé, et risque pour le moment d’être jugé par un Tribunal pénal international. La LRA – pour Lord’s Resistance Army – est en effet une organisation qui se veut chrétienne, et qui vise à renverser le gouvernement de l’Ouganda afin d’y instaurer une loi basée sur les 10 commandements bibliques. Sur les 20 dernières années, on lui impute pas moins de 100 000 meurtres, des milliers d’enlèvements et de nombreux crimes de guerre. On sait ainsi qu’une très grande partie des rangs de cette organisation était constituée d’enfants soldats, lorsqu’ils n’étaient pas réduits à l’état d’esclaves sexuels.

En raison de la gravité de ces faits, Okot Odhiambo était activement recherché par les autorités de plusieurs pays africains. C’est pourquoi la découverte de sa supposée sépulture prend toute son importance. Afin de certifier l’identité du corps, un test ADN sera effectué dans les jours à venir. Si les résultats de ces analyses s’avèrent positif, Joseph Kony restera le seul grand chef de la LRA encore en fuite actuellement. Paddy Ankunda, le porte-parole de l’armée ougandaise, ajoute à ce sujet que des bruits sur la mort d’Odhiambo étaient déjà remontés depuis fin 2013. L’hypothèse est que le criminel de guerre serait mort suite à un assaut des forces ougandaises contre des restes de l’armée du Seigneur. On ne sait donc pas si Odhiambo a été tué en Ouganda, ou dans un pays limitrophe. Les dégâts causés par la rébellion de la LRA se sont en effets propagés bien au delà des frontières de l’Ouganda, obligeant des centaines de milliers de civils à fuir leur village afin de ne pas être enrôlés de force.

Si la lutte contre l’organisation continue, elle est aujourd’hui bien loin du point culminant qu’elle a connu entre 1986 et 2006. Quelques poches de résistances restent, mais sont régulièrement attaquées par les forces officielles des gouvernements en place. C’est dans l’un de ces raids qu’Odhiambo aurait trouvé la mort, mais aussi qu’Ongwen aurait été capturé. En parallèle, la Cour Pénale Internationale (CPI) se prépare à juger le seul grand dirigeant de la LRA et les quelques miliciens qu’elle détient, en raison des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité perpétrés lors des actes de violence contre le gouvernement ougandais. Dans le but de retrouver le plus possible de ces criminels, les États-Unis ont envoyé une centaine de conseillers militaires en Ouganda, au Congo, en Centrafrique et au Soudan du Sud. L’Union africaine quant à elle, a décidé de déployer une force de coalition pour capturer Joseph Kony et vaincre les dernières poches de résistance de la LRA.