Un test ADN pour retrouver ses origines juives

La technique de l’analyse ADN ne limite pas seulement au test de paternité et à la recherche d’empreintes sur des lieux de crime. C’est ce que prouve encore une fois un institut israélien, le JJPI (Jewish People Policy Institute). La démarche est simple : permettre à tout le monde de découvrir s’il est porteur ou non de racines juives. Avinoam Bar-Yossef, le président de l’institut, précise à ce sujet vouloir :

« créer un cercle élargi de personnes avec des racines juives qui ressentent une affinité et qui s’identifient au peuple juif et à l’État d’Israël ».

L’idée va donc dans le but général du JPPI, qui est de renforcer les liens entre membres de la communauté juive et la légitimité de cette dernière en Israël et ailleurs. Cette initiative est partie notamment d’espagnols qui en 2005, se sentaient liés à la culture hébraïque par des indications sur leur ascendance, en l’occurrence de juifs espagnols.

Le principe se base sur la génétique des populations. Attention à ne pas à la confondre avec une génétique des races : on peut déterminer le passif ethnique de deux individus à partir de leur ADN, mais cela ne présume en rien d’une différence raciale entre eux. Une simple raison est que ces deux individus pourront toujours se reproduire entre eux (pour peu qu’ils soient de sexe mâle et femelle, et en âge de procréer), ce que ne peuvent par exemple pas faire deux races strictement différentes. Dans le test ADN dont il est ici question, ce sont des marqueurs supposément communs à tous les juifs qui est utilisé pour établir un lien. Le simple principe de diaspora et ses occasions de métissage laisse pourtant perplexe sur l’existence d’un gène juif : un israélien, un juif polonais, un falacha et un séfarade partagent-ils encore le même matériel génétique ? Il est toutefois possible de repérer quels sont les marqueurs des populations juives israéliennes, et c’est ce que semble défendre le JPPI. Des études sur une identité commune européenne ont ainsi montré qu’un italien du sud était deux fois plus proche génétiquement d’un israélien que d’un finlandais (ce qui tend au passage à nier l’existence d’une « race européenne »).

Le risque de dérive est pourtant bien présent, mais n’a pas été soulevé par l’institut. Si le JPPI peut permettre l’identification de racines juives chez les individus, rien n’indique que ce test ne pourrait être détourné à des fins beaucoup moins louables. Le président du JPPI se veut toutefois rassurant à ce sujet, et assimile ces recherches génétiques aux travaux historiques visant à établir le lien entre les juifs et la terre d’Israël.