Jurassic Park : bientôt une réalité ?

Si l’on se souvient des moments les plus improbables comme la course-poursuite contre un T-rex ou de la chasse des vélociraptors, on oublie plus facilement le point de départ qui a permis tout cela. C’est pourtant ce qui a le plus retenu l’attention des (vrais) scientifiques, car l’idée ne semblait pas si saugrenue que ça. Dans le film, le milliardaire John Hammond trouve un moustique conservé dans un parfait état de manière plurimillénaire grâce à l’ambre duquel il est prisonnier. C’est du sang bu par cet insecte qu’est ensuite extrait l’ADN de dinosaure qui sert à cloner artificiellement de nouveaux spécimens.

Les chercheurs de l’université de Manchester se sont donc penchés de manière sérieuse sur le problème, afin d’explorer cette piste nouvelle dans l’exploitation d’ADN fossilisé. Pour cela, elle a utilisé un matériel de séquençage très sensible afin de tenter l’extraction d’ADN à partir d’insectes fossilisés. Le résultat de cette étude sera néanmoins aussi décevant pour les fans du film que pour les biologistes. Le directeur de cette recherche, David Penney, explique :

« Comme ces fossiles ont été ramassés dans de l’ambre, il était probable que leur ADN puisse résister à la dégradation et être opérationnel pour subir une extraction. Nous avons prouvé que ce n’était malheureusement pas le cas ».

Une étude de 1992 par leurs confrères de Berkeley en Californie tendait pourtant à montrer le contraire. Ces derniers prétendaient pouvoir faire des tests ADN sur des ‘abeilles vieilles de 40 millions d’années fossilisées dans l’ambre.

Cet échec ne sonnent toutefois pas la fin de la conservation des espèces par leur ADN. Il existe en effet un programme de sauvegarde animale qui vise à récupérer l’ADN de chaque espèce, même disparue. Le but ? Anticiper l’évolution des sciences génétiques, et la période où l’on pourra recréer ces espèces à partir d’un simple extrait de leur ADN. En l’état actuel, le problème est de savoir si la formation toute entière d’un spécimen est contenue dans son seul ADN. Les recherches actuelles tendent à montrer que non : si l’ADN permet tout à fait l’identification propre de chaque espèce, il ne contient pas pour autant la totalité des informations nécessaires pour recréer ces individus. Il faudra encore attendre pour pouvoir recréer des espèces disparues grâce à leur seul ADN, telles que le dronte de Maurice ou le tricératops.

Lien: http://www.lefigaro.fr/sciences/2012/10/10/01008-20121010ARTFIG00550-l-adn-est-trop-fragile-pour-envisager-un-jurassic-park.php