C’est l’étonnante question qui s’est posée au juge américain, dans une affaire aux aspects bien étonnants. Pour répondre à cette question, on serait d’abord tenté de penser à la différence entre les jumeaux monozygotes et les jumeaux dizygotes. Petit rappel :

– Les jumeaux monozygotes sont issus de la scission du même œuf ; ils auront donc les mêmes caractéristiques, y compris le même ADN. Ils sont ceux qui naissent à l’identique, et que l’on envisage généralement lorsqu’on parle de « jumeaux » ou « vrais jumeaux ».

– Les jumeaux dizygotes : ils sont issus de deux œufs différents, mais qui se développent côte à côte dans le ventre de la mère. Fécondés par deux spermatozoïdes bien distincts, ils auront donc les mêmes différences que l’on peut trouver entre n’importe quels frères et sœurs.

C’est à ce second cas que l’on est tenté de penser lorsque se pose la question du test de paternité pour chaque jumeau. En effet, deux ADN différents nécessitent deux confirmations différentes. Pourtant, l’immense majorité de ces cas nous montre que quand un jumeau est bel et bien enfanté par un père X, l’autre jumeau est également issu de ce père X. Sauf que…

Un juge du New-Jersey s’est vu confronté à un cas très curieux. En l’espèce, une mère de famille demandait un divorce et une pension alimentaire pour les deux jumelles issues de cette union. Assez classiquement, l’ex-compagnon a demandé un test de paternité afin d’être sûr qu’il était bien le père biologique de ces enfants. C’est là que les résultats ont révélé de bien étonnantes conclusions : sur les deux jumeaux analysés, seul l’un des deux tests de paternité était positif ! La chose est tellement curieuse que c’est le directeur du laboratoire (pourtant doté d’un agrément) qui a lui même dû venir expliquer le cas à la barre.

Il s’agit en fait d’un cas que l’on connaît sous le nom d’hyperfertilité. En fait, la mère des enfants avait eu des rapports intimes non-protégés avec deux hommes différents dans la même semaine. Là, chaque rapport a donné lieu à une fécondation, puis au développement d’un embryon dans le ventre de la mère. Le test de paternité ne s’est donc pas trompé, contrairement à ce qui a été supposé avant cette explication. En conséquence, il va de soi que l’ex-mari ne devra verser de pension alimentaire que pour l’un des deux enfants, en l’occurrence la seule des jumelles dont il est le père.