Actuellement, l’un des procédés médicaux les plus répandus pour analyser en détail un échantillon est la biopsie. Elle consiste à prélever un morceau de tissu directement sur la zone à étudier. Cette méthode est dite « invasive », car elle nécessite d’aller parfois chercher les échantillons en profondeur. On sait également qu’elle peut apporter des complications dans une minorité de cas, mais qui existent toutefois. Malgré ces inconvénients, la biopsie reste dans certains cas le seul moyen de détecter certaines affections, et d’en trouver le remède. C’est notamment le cas des thérapies ciblées, qui nécessitent une biopsie sur la tumeur avec les inconvénients que l’on connaît (douleurs, hospitalisation…).

Une nouvelle alternative est en passe de se développer grâce à l’évolution des sciences génétiques : elle réside dans l’ADN tumoral circulant. En effet, les cellules – tumorales ou non – subissent un processus normal de dégradation. Elles sont alors évacuées par le système pour être remplacées par d’autres. C’est ce renouvellement qui permet, par un test ADN, de détecter par une simple prise de sang les restes d’ADN tumoral en cours d’évacuation par l’organisme. C’est ce qu’a découvert une équipe de chercheurs lors de l’essai « SHIVA », qui mettait en lumière les résultats des tests ADN de 27 cobayes. Les résultats sont plus qu’encourageants : toutes les anomalies trouvées par biopsie ont été retrouvées par test de l’ADN tumoral circulant. Mieux encore, le test ADN a réussi à détecter une anomalie restée inaperçue bien que préalablement passée au crible de la biopsie. L’étude SHIVA révèle 7 autres cas ou la biopsie n’était pas même possible, alors que l’analyse de l’ADN tumoral circulant l’était tout à fait.

Le test sur l’ADN tumoral circulant se révèle donc une alternative gagnante sur tous les points. Que ce soit en termes de coût, de douleur infligée, de fiabilité des résultats ou de praticabilité, cette nouvelle méthode semble plus opportune à tous les plans. Le fait même qu’elle consiste en un simple test ADN avec prélèvement de sang implique qu’elle soit beaucoup moins rigide que la biopsie. Cette dernière demande à ce que du tissu vivant soit prélevé pour étude approfondie, ce qui n’est pas forcément possible en fonction de l’endroit où se situent les tumeurs cancéreuses. La méthode est encore en phase de développement, car l’étude SHIVA est une première en son genre. Elle promet cependant une grande facilitation dans le travail des médecins et analystes, qui permettra probablement de sauver un plus grand nombre de vies.