Tricher au test de paternité : est-ce aussi facile que cela en a l’air ?

 

De nombreux cas peuvent mener des pères présumés à vouloir falsifier les résultats d’un test de paternité, par exemple afin de ne pas payer de pension alimentaire (pour ce cas précis, le dernier exemple notable en date est celui de l’anglais Thomas Kenny). Il s’agira alors de « forcer le hasard » afin que le résultat délivré soit un faux négatif (ou un faux positif dans le cas d’une mère souhaitant imputer la paternité de son enfant à un homme n’ayant aucun lien biologique). Annoncé de cette manière, la chose a l’air d’une simplicité enfantine ; pourtant, les laboratoires ont plus d’une procédure de contrôle prévues à cet effet. Parmi celles-ci, on compte de manière non-exhaustive :

 

– La vérification de l’origine humaine des échantillons : il est déjà arrivé que pour obtenir un test de paternité négatif, des personnes remplacent leur échantillon par celui d’un animal (généralement leur compagnon à 4 pattes). L’hybridation entre l’humain et le chien étant biologiquement impossible, l’idée est alors que le test de paternité reviendra forcément négatif lui aussi. Ce n’est pas faux dans l’absolu, mais le laboratoire se rendra compte que l’échantillon n’est pas d’origine humaine ; le fraudeur n’aura alors pas le temps de souffler, qu’il lui sera demandé un nouvel échantillon viable cette fois, afin que le test de paternité puisse se faire. Pire encore dans le cas du test de paternité légal : si cette manœuvre frauduleuse venait à être découverte (et elle le sera), le juge peut alors déclarer judiciairement la paternité de l’enfant en se fondant sur la mauvaise foi du fraudeur.

 

– Interversion de l’échantillon de la mère avec celui du père : dans l’absolu, l’idée paraît brillante ; il suffirait de mettre un échantillon de la mère à la place de celui du père, pour que le test de paternité revienne avec un résultat positif. En réalité, c’est beaucoup plus compliqué à mettre en œuvre puisque le laboratoire cherche bel et bien à faire un « test de paternité ». Dès lors, il sera aussi contrôlé que l’échantillon fourni soit bien celui d’un homme, puisque l’on cherche à établir un lien de paternité et non un lien de maternité. Si c’est la preuve d’un lien de maternité qui est souhaitée, il faudra alors avoir recours à un test de maternité. Là, le laboratoire contrôlera si l’échantillon fourni est bien celui d’une femme, puisque c’est une génitrice que l’on cherche alors.

 

– Intervertir l’échantillon standard avec celui d’un inconnu : cette technique est très facilement utilisable lors d’un test de paternité de curiosité, où une personne seule peut falsifier les documents à son aise et les renvoyer au laboratoire. Le contrecoup de cette manœuvre est que le test de paternité ainsi obtenu ne pourra produire aucun effet légal. Le test de paternité légal au contraire, pourra permettre l’obtention de subsides ou d’une pension alimentaire ; là, une procédure de contrôle drastique est prévue pour tous les participants. La viabilité du prélèvement buccal est contrôlée en direct par du personnel formé pour ce type de test de paternité, ce qui rend toute fraude quasiment impossible.