C’est l’inquiétante révélation d’une étude de l’université américaine Weill Cornell Medical College. Les conclusions de cette même étude se veulent néanmoins rassurantes, puisque les chercheurs indiquent qu’il n’y a pas lieu de se protéger pour utiliser le métro de New-York. Sur les multiples centaines de kilomètres qu’il comporte et les 5 millions d’usagers quotidien qui l’empruntent, on s’attend pourtant – à raison – à trouver d’innombrables traces d’organismes infectieux. Ce ne sont en effet pas moins de 637 virus et bactéries qui ont été recensées par leur ADN lors de cette étude. Une bonne moitié d’entre elles reste d’ailleurs d’origine encore inconnue à ce jour, et seuls 1 % de ces 637 traces ADN correspondent à des bactéries d’origine humaine. Malgré cela, la quasi-totalité de ces organismes restent sans danger réel pour les usagers.

Plusieurs prélèvements ont toutefois révélé l’existence de virus beaucoup moins inoffensifs. Parmi eux, l’anthrax (ou maladie du charbon) et la peste noire. Ces deux virus sont toutefois présents en très faible quantité, et ne semble pas être vivantes. Par contre, 27 % des bactéries analysées ont montré une résistance aux antibiotiques classiques. Les chercheurs se veulent encore une fois rassurants, et indiquent que toutes ces traces ADN font partie intégrante de la vie urbaine.

Une autre surprise attendra les chercheurs de Weill Cornell à South Ferry. En 2012, cette station avait été inondée lors de l’ouragan Sandy. Contrairement à la majorité des autres stations du métro New-Yorkais, celle là n’a pas été rouverte depuis la fin de la tempête. Personne ne s’attendait toutefois à y retrouver des bactéries marines, puisque c’est le seul cas de ce type recensé sur toutes les stations touchées. Des prélèvements en masse ont donc été faits sur quasiment tout ce qui pouvait en faire l’objet, si bien que l’université de Weill Cornell a fini par collecter 4200 échantillons. Pour le moment, l’ADN de 1457 d’entre eux a été séquencé.

Tous les résultats obtenus ont été compilés à partir de 2013 dans un projet nommé « Patho map », disponible ici :

http://www.pathomap.org/

Le but du projet est résumé dans l’intitulé du site : « Établir un portrait moléculaire de New-York ». Ce site géré par le Weill Cornell Medical College propose à cet effet de consulter les données brutes, ou de manière interactive sur une carte de la ville de New-York. Cette dernière possibilité n’est pas sans rappeler le « Genetic atlas of human admixture history » qui regroupe sur une carte interactive les résultats d’études sur l’ADN des populations humaines.