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La question peut paraître saugrenue, mais les résultats très particuliers de certains tests de paternité la rendent au contraire pertinente. On ne s’y attend pourtant pas, car on imagine généralement les jumeaux comme deux êtres identiques de tout point de vue, y compris génétique. Cette première assertion est elle-même à nuancer, dans la mesure où il est maintenant possible de différencier deux jumeaux par l’ADN. Précisons ici que l’on parle de jumeaux monozygotes, c’est à dire qui sont issus du même œuf qui se sépare en deux entités distinctes une fois fécondé. Les jumeaux dizygotes eux, grandissent en même temps dans le ventre de la mère mais sont issus de deux œufs différents. C’est là que se fait sentir la subtilité de la question posée au début : sur ces jumeaux dizygotes, est-il possible de trouver une discordance de paternité en réalisant un test de paternité ? Au premier abord, la réponse semble être non ; en effet, deux enfants grandissant simultanément dans le ventre de leur mère ont de très grandes chances d’avoir le même père. Pourtant, cette logique a été remise en question à plusieurs reprises.

 

La discordance de paternité chez les jumeaux est connue en tant que « super-fécondité ». Il se traduit par le développement parallèle de deux embryons, chacun ayant un père différent. Une étude a révélé que même chez ces jumeaux, la discordance de paternité entre chaque jumeau était en moyenne de 2,4%, ce qui revient à environ une paire de jumeaux sur 42 n’ayant pas le même géniteur. Dans les faits, cela implique des rapports non-protégés dans un intervalle de temps très réduit. C’est ce qui est arrivé lors d’une affaire jugée en 2015 dans le New Jersey. Une femme avait demandé à son ex-mari une pension alimentaire pour ses deux enfants jumeaux. L’ex-mari lui, a demandé un test de paternité pour être sûr de ne pas entretenir l’enfant d’un autre. À la surprise de tout le monde, les résultats des tests de paternité ont révélé que l’homme n’était père que d’un jumeau sur deux ! Le résultat était tellement étonnant que le directeur du laboratoire d’analyses a lui-même dû venir l’expliquer devant le tribunal. Il s’avérait que la mère des enfants avait eu des rapports avec son ex-mari et un autre homme à quelques jours d’intervalle. Suite à cela, le phénomène de super-fécondité a fait le reste. Bien évidemment, l’ex-mari n’a eu à payer de pension alimentaire que pour un seul des deux enfants.