Le test de paternité peut-il se tromper ?

Le test de paternité est connu pour sa réputation de fiabilité extrême. Lors des procédures civiles, le juge suit systématiquement les résultats qui en découlent ; pourtant et d’un point de vue strict, le test de paternité est censé avoir la même valeur que toute autre preuve. Dans ce cas, comment en est-on venu à le faire primer sur des éléments autres tels que les témoignages de proches ? C’est que contrairement aux autres types de preuve, il a l’énorme avantage de la neutralité scientifique. Un officier d’état civil peut se tromper, un acte peut disparaître, un témoignage peut être faux et une filiation peut être établie sur la possession d’état et non la réalité biologique ; mais un test de paternité lui, établit scientifiquement le lien génétique qui existe – ou non – entre un père présumé et celui qui serait son enfant.

Cette objectivité de fait n’empêche pourtant pas certaines erreurs de pouvoir se glisser dans le processus. Lorsque cela arrive, ce n’est pas la rigueur du test de paternité qui est remise en cause mais celle des personnes humaines qui ont eu en charge les manipulations nécessaires. En informatique, un proverbe dit que le problème se situe toujours entre la chaise et l’écran. La logique est la même en ce qui concerne le test de paternité : la méthode en elle même est infaillible, mais toutes les parties nécessitant une intervention humaine sont potentiellement sujettes à l’erreur. L’une des plus célèbres d’entre elles est le cas du fantôme d’Heilbronn. En l’espèce, des traces d’une criminelle avaient été retrouvées en Europe sur plusieurs dizaines de meurtres et autres cas non élucidés. Après plusieurs années de recherche, on s’est tout simplement rendu compte que le lot d’écouvillons utilisés pour prélever l’ADN dans les enquêtes avait été contaminée par l’ADN d’une employée de l’usine.

C’est pourquoi on recommande systématiquement de s’adresser à des professionnels pour réaliser le test de paternité. Dans le cas d’un test de paternité judiciaire, la question du prélèvement ne pose pas de problème puisque les laborantins suivent en direct la bonne réalisation de cette étape. En revanche, l’utilisateur procède lui même aux manipulations sans contrôle direct lorsqu’il reçoit un test de paternité chez lui. Ce cas de figure impose donc un respect scrupuleux des règles indiquées sur le site du vendeur, et de la notice fournie dans le kit de prélèvement. Ce faisant, on se rapproche au maximum des règles imposées lorsque le prélèvement a lieu en laboratoire. Cette rigueur dans le prélèvement ajoute bien évidemment plus de fiabilité au test de paternité, en plus d’éviter les contestations ultérieures pour fraude ou négligence.