Le test de paternité peut-il se faire par la couleur des yeux ?
La couleur des yeux d’un enfant peut en dire long sur sa parenté. Il peut avoir les yeux bleus de son père, les yeux verts de sa mère, voire les yeux marrons d’aucun des deux. Mais à partir de quand est-il judicieux de se poser des questions ? Considérer la couleur des yeux comme un test de paternité est-il pertinent ? En elle-même, l’idée n’est pas dénuée de sens : tout comme la plupart des traits qui nous caractérisent, la couleur des yeux est le résultat d’une rencontre entre les profils génétiques de nos parents.
Plus globalement, c’est ici la différence entre les gènes récessifs et les gènes dominants qui va être primordiale pour déterminer ce que nous dit la couleur des yeux d’une filiation paternelle ou maternelle :
– Les gènes récessifs sont ceux qui ne s’expriment qu’en l’absence de gène dominant. Dans le cas où un gène récessif sera mis en contact avec un gène dominant, il n’exprimera pas l’information qu’il porte au profit du gène dominant
– Les gènes dominants sont ceux qui s’expriment peu importe qu’ils soient présents sur un seul chromosome, ou sur les deux chromosomes d’une paire. Face à un gène récessif, c’est donc l’information portée par le gène dominant qui primera.
La détermination de la couleur des yeux suit cette même logique, avec plusieurs nuances subtiles. Prenons par exemple le cas de l’allèle responsable des yeux bleus, qui a un caractère récessif. L’allèle responsable des yeux marrons a, elle, un caractère dominant. Donc, si un père a les yeux bleus et une mère les yeux marrons, il est très peu probable que leur enfant aie les yeux bleus (notons que ce n’est pas impossible, mais juste hautement improbable, comme on le verra plus bas). Au contraire, si les deux parents ont les yeux marrons, l’enfant aura très probablement les mêmes yeux marrons ; et enfin si le père et la mère ont tous les deux les yeux bleus, l’enfant aura beaucoup plus de chance d’avoir les yeux bleus puisque leur expression ne sera bloquée par aucun autre gène dominant.
Si l’on en revient à la question du test de paternité, la probabilité de la couleur des yeux de l’enfant peut être un bon indice de discordance de filiation. Selon les cas prévus par des méthodes telles que l’échiquier de Punnett ( http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89chiquier_de_Punnett ). Un test de paternité via cette méthode ne peut pourtant pas prétendre à une réponse certaine, puisque les probabilités existent qu’un gène récessif « dorme » pendant plusieurs générations pour s’exprimer plus tard. Dans ce cas de figure précis, un enfant issu de parents aux yeux marrons pourra avoir les yeux bleus sans que sa filiation soit remise en cause. La seule méthode fiable de manière quasiment incontestable reste le test de paternité tel qu’il est pratiqué en laboratoire.