Un homme d’une quarantaine d’années est actuellement poursuivi en Suisse pour le meurtre de sa femme. Rien ne laissait entrevoir une telle fin pour une histoire qui avait pourtant très bien commencé. Le couple se rencontre en 2011 sur internet, après un coup de foudre et de nombreux échanges en ligne. Lui est ingénieur de formation, il a auparavant travaillé chez Bombardier et exerce à l’époque comme cadre à la commune de Lausanne. Elle est roumaine, et entre illégalement sur le territoire suisse pour rejoindre son amant virtuel. Il ne faudra pas plus de deux mois pour qu’une grossesse survienne. Le couple décide alors de se marier en mars 2012, et c’est à partir de là que le mari constate une très forte dégradation de leurs rapports.

Il note une attitude beaucoup plus distante de son épouse, qu’il trouve très dépensière. Plusieurs disputes surviennent quant à l’achat de matériel pour la naissance à venir, ce qui pousse parfois la femme à quitter le domicile. Cette dernière a d’ailleurs une sœur jumelle, dont la présence semble trop pesante pour le mari. La situation du couple est de moins en moins tenable, et la femme du futur tueur évoque de plus en plus clairement la possibilité d’un divorce. Elle dit notamment qu’elle gardera la maison, et devient de plus en plus désagréable avec son mari. Lui se renseigne alors sur les conséquences financières d’une telle procédure. Sur les conseils d’un ami ingénieur, il procède à un test de paternité pour vérifier que l’enfant en gestation est bien le sien. Contrairement à ses attentes, le test de paternité se révèle positif, ce qui veut dire qu’il devra aussi, en cas de divorce, supporter financièrement la charge d’un enfant qui lui sera peut-être soustrait par la mère.

La naissance de l’enfant n’arrange en rien la situation du couple. Le mari se voit de plus en plus au pied du mur, et le récent test de paternité ne laisse qu’encore moins entrevoir de porte de sortie. C’est probablement ce qui explique qu’il aie franchi le cap lors d’une soirée chez des amis. Alors qu’il réveilla sa femme pour discuter avec elle, cette dernière lui rétorqua « Tire-toi […], je vais divorcer et garder la maison ». Selon le mari, c’est ce qui l’aurait fait sortir hors de ses gonds et étrangler sa femme encore au lit.

C’est là que le plan du meurtrier devient retors : après être parti discrètement enterrer sa femme dans la forêt, il revient chez ses hôtes du moment où il met les lieux en désordre pour simuler un cambriolage. Ensuite, le mari a feint l’inquiétude en allant déclarer que sa femme était portée disparue. Il ajoutera en ce sens que sa femme était déprimée. Les enquêteurs pensent alors à un baby blues en rapport avec la naissance de leur enfant il y a trois mois. Des battues sont alors organisées, mais très vite cette piste s’avère de moins en moins crédible. La sœur jumelle de la victime déclare que sa sœur n’a jamais eu d’intentions suicidaires. On retrouve également toutes les affaires personnelles de la morte à son domicile, ce qui semble exclure l’hypothèse d’une fuite préméditée. C’est ce qui ramènera les enquêteurs sur la piste du mari, que les preuves matérielles finiront par accabler.