Test de paternité : qu’ai-je le droit de faire ? Qu’est-ce qui est interdit ?

 

Bien qu’utilisé depuis plusieurs dizaines d’années, le test de paternité reste encore assez énigmatique aux yeux du grand public ; il est vrai que l’on a pas besoin d’un test de paternité tous les jours, et que bon nombre de personnes traversent leur vie sans voir la couleur d’un seul d’entre eux. Pourtant, la demande grandissante amène aussi son lot de questions sur les limites de cette pratique. En voici quelques-unes auxquelles nous tâcherons de répondre au mieux.

 

 

– L’enfant a-t-il son mot à dire dans le test de paternité ?

> Pas réellement. Aussi bien pour les démarches juridiques qu’administratives, l’enfant agit en fait par le biais de son représentant légal, généralement ses parents ou alors toute personne ayant autorité légale sur lui. Notons déjà que ce statut du parent face à l’enfant rend le test de paternité ambigu, dans le sens où le parent qui agit supposément dans l’intérêt de l’enfant peut tout à fait utiliser ce prétexte pour agir dans le sens de son intérêt propre (qui n’est pas forcément convergent avec celui de l’enfant). Malgré cela, l’enfant n’est pas vraiment en position d’exprimer une opinion décisive sur l’opportunité d’un test de paternité : par défaut, le parent est réputé agir dans l’intérêt de l’enfant.

 

– Puis-je faire un test de paternité sans autorisation ?

> Tout dépend de quel type de test de paternité est envisagé. Il est une catégorie de test de paternité tout spécialement prévue pour ne pas requérir de requête préalable : le test de curiosité. C’est tout simplement celui que l’on commande sur internet, simple, rapide et discret. Le revers de cette simplicité est l’absence de viabilité devant un juge. Il faut garder en tête que beaucoup de gens veulent donner des conséquences au test de paternité, au-delà du simple fait de savoir qui est son véritable père. Cela peut aller de l’héritage à l’assurance-vie en passant par le changement de nom de famille ou la participation aux frais d’éducation. Quoiqu’il en soit, un test de paternité pour une telle procédure sera, lui, soumis à l’autorisation préalable d’un juge, et réalisé dans un centre de prélèvement agréé par le ministère de la Justice.

 

– Est-on obligé d’accepter une demande de test de paternité ?

> Absolument pas. Chacun est libre de refuser le prélèvement de ses empreintes génétiques en vue d’un test de paternité. Dans le cadre du test de curiosité, cela n’aura aucune conséquence directe et dommageable sur celui qui refuse. Dans le cadre d’un test de paternité légal en revanche, le juge pourra tirer des conclusions d’un tel refus, et déclarer quand même l’individu qui a refusé père de l’enfant.