En parallèle de son aspect purement pratique pour les parents, le test de paternité permet de dégager certaines tendances lorsqu’on en étudie les résultats. L’arrivée de tels tests a permis de voir d’une autre manière les questions relatives à la NPE. Sous ce sigle se cache l’appellation « Non Paternity Event », expression qui renvoie globalement à tous les cas où celui qu’on croit être le père biologique d’un enfant ne l’est en réalité pas. Dans de telles situations, le test de paternité est souvent le seul moyen fiable de vérifier si des doutes sont fondés ou non. Cette solution est bienvenue quand on sait la multiplicité de cas où peuvent se cacher ces discordances de paternité, parfois même sans jamais être révélées au grand jour :

  • Une NPE peut être connue et avoir des origines tout à fait logiques. On pense à ce titre à toutes les procédures spéciales pour obtenir un enfant. Par exemple, il est tout à fait logique qu’un enfant issu d’une GPA par un don de sperme n’aie pas le même ADN que son père putatif. Il en résultera un test de paternité négatif. De même, un enfant adopté n’aura la plupart du temps aucun lien de sang avec l’adoptant. Il y aura alors discordance de paternité malgré que rien n’aie été caché à l’enfant ou aux parents.
  • Au contraire, il se peut qu’une discordance de paternité vienne d’une situation non connu ou cachée volontairement. C’est par exemple le cas lorsqu’une femme a une relation extra-conjugale mais que son mari n’est pas au courant. Il se peut alors que le mari élève un enfant qui n’est biologiquement pas le sien, mais celui de l’amant de sa femme. En argot, ce dernier est appelé « un coucou », en référence à la pratique de cet oiseau qui consiste à déloger les œufs des nids pour y placer les siens.

Allons plus loin encore, et tentons d’estimer la récurrence de des discordances de paternité ou NPE. Une étude dénommée « Evidence from Worldwide Nonpaternity Rates. Current Anthropology » datant de 2006 a été lancée afin de déterminer quelle était l’ampleur du phénomène en fonction des pays du monde. Ses conclusions sont les suivantes :

  • Mexique : entre 9,8% et 13,8%
  • Royaume-Uni : entre 1% et 2%
  • France : 2,8%
  • Suisse : entre 0,3% et 1,3%

Un autre volet de cette étude a aussi démontré que ce taux augmentait drastiquement lorsqu’on étudiait des groupes ayant des doutes sur leur paternité, comparativement à d’autres n’en ayant pas. Entre les deux, le taux passe en Europe de 1,6% à 29% lorsque des tests de paternité sont effectués pour vérifier. Cela nous dit que la conjoncture compte pour beaucoup, mais surtout que le doute est légitimement fondé chez beaucoup plus de personnes ayant des soupçons sur leur paternité.