La question peut très bien se poser au vu de la démocratisation du test de paternité : auparavant utilisé de manière très marginale, il est devenu un objet de commerce comme un autre, ou presque. On a ainsi pu voir se multiplier les sites marchands centrés sur le test de paternité, des camionnettes aménagées pour revendre des tests de paternité, des pharmacies anglaises proposer en rayon des kits pour faire un test de paternité, et même de la télé-réalité proposant d’offrir un test de paternité aux participants acceptant de mettre en scène leur recherche de filiation ou leur divorce devant toute l’Amérique. Est-ce à dire pour autant qu’un test de paternité mérite les mêmes précautions que l’achat d’une boîte d’aspirine ?

Il semblerait que non, et il suffit pour s’en convaincre de jeter un œil à toutes les précautions qui l’accompagnent. C’est d’ailleurs à cela (entre autres) qu’on remarque un bon prestataire de tests de paternité : le service client prévient justement de toutes les conséquences inhérentes à un test de paternité positif telles que la reconnaissance d’un enfant, la preuve d’une adultère… Un autre élément qui le laisse penser est la création de multiples accréditations pour les laboratoires en charge de ces analyses. Cette multiplication des labels montre bien qu’un test de paternité en bonne et due forme ne peut être fait ni par n’importe qui, ni n’importe comment.

Cette frilosité quant à ce qui touche au génome humain se traduit notamment par les dispositions du droit français. Le Code civil prône à ce titre l’indisponibilité du corps humain et de ses produits. C’est pourquoi l’article 16-1 de ce même code explique que « le corps humain, ses éléments et ses produits ne peuvent faire l’objet d’un droit patrimonial ». C’est la raison pour laquelle on ne peut vendre ses organes en France mais qu’on peut en faire don. C’est le même principe qui interdit les conventions de mère porteuse. Dans ce prolongement, ses article 16-10 et 16-11 dispose de trois choses quant aux tests ADN en général (et donc au test de paternité en particulier) :

  • Ils ne peuvent être réalisés que dans le cadre d’une action judiciaire, d’une recherche scientifique ou de l’identification d’une personne morte.
  • Il est impératif que tous les participants au test y consentent
  • Avant de procéder au test de paternité, il y a un devoir d’information des participants

Bien que ces dispositions concernent le test de paternité légal, les sociétés proposant des tests de paternité privés tendent à se rapprocher le plus possible de ces mesures. Elles sont pour tout le monde une garantie de la qualité du service, et rappellent que le test de paternité n’est anodin ni lors de l’achat, ni par les conséquences qu’il peut avoir.