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Depuis quelques années, le test de paternité fait beaucoup de bruit lorsqu’il est associé à la législation française. Pourtant, nulle trace du terme sous cette forme : « identification d’une personne par ses empreintes génétiques », nous dit l’article 16-11 du Code civil. Pourquoi dès lors utiliser cette appellation, alors que chacun sait pertinemment qu’elle recouvre tout le champ du test de paternité ? Une question posée au ministre de la Justice par le sénateur Joël Guerriau fait d’ailleurs mention de « test ADN », d’  « expertise génétique des liens de paternité », mais pas de « test de paternité » tel qu’on a l’habitude de le voir.

 

Très simplement et en premier lieu, l’appellation « test de paternité » n’est pas rigoureusement scientifique : elle est en fait l’application d’une technique (le test ADN), circonscrite au domaine très précis des liens entre un père présumé et un enfant. Le test de maternité, le test de gémellité, le test avunculaire… ont eux aussi pour base le test ADN. Le fait est qu’en pratique, c’est le test ADN pour identifier le père biologique d’un enfant qui est le plus demandé par les clients. Pour se conformer à cette demande mais aussi donner une meilleure lisibilité de la chose, les vendeurs de ces tests ont donc choisi de les appeler « tests de paternité » afin que le public en perçoive mieux la portée.

 

De ce point découle la seconde raison : éviter que les textes ne cantonnent qu’à un seul type de test ADN. En effet, l’identification par les empreintes génétiques, le test ADN… peuvent recouvrir plusieurs réalités différentes. Or, introduire seul le test de paternité dans les textes exclurait de fait le test de maternité. Pourtant, c’est une possibilité tout à fait envisageable, puisque l’action judiciaire correspondante est dite « recherche de filiation » ; un enfant peut donc demander que soient faites des expertises génétiques avec un père présumé comme avec une mère présumée.

 

De plus, les autres cas d’utilisation du test ADN doivent également être envisagés sans limiter la pratique au test de paternité. Ainsi, l’identification d’une personne par ses empreintes génétiques peut également recouvrir les cas d’enquêtes criminelles, d’identification des corps d’inconnus… mais si l’on vous parle d’analyses génétiques dans le cadre d’une action en recherche de filiation, pas de doute : c’est bien du test de paternité qu’il s’agit !