Une erreur courante est de considérer le test de paternité comme un acte médical. De là, beaucoup de demandes font suite, notamment quant à un éventuel remboursement par la mutuelle ou la sécurité sociale. Dans la mesure ou le test de paternité n’entre dans aucune de ces cases, il n’est pas possible de demander son remboursement : il est un acte scientifique qui se fait en laboratoire, mais pas pour autant un acte chirurgical potentiellement remboursable par une complémentaire santé. La seule occurrence d’un test de paternité gratuit que l’on aie vu est celle des shows télévisés, où la production se charge de tous les frais. En dehors de cette exception, la charge financière du test de paternité reviendra à l’un ou l’autre des participants.

C’est de ce principe que sont partis les producteurs du milieu audiovisuel pour créer les shows que l’on connaît : Jerry Springer, Maury, Lauren Lake… tous mettent en scène des familles qui se déchirent autour de la parenté d’un enfant, mais ne peuvent s’offrir les 150€ nécessaires pour un test de paternité (ni d’action en justice pour le faire). Généralement, c’est aussi ce qui provoque les plus vives critique de la part des détracteurs. Il est en effet reproché de profiter de la pauvreté pour mettre en scène et se servir des affects humains inhérents à de telles situations. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les laboratoires sérieux et la loi en général prévoient des conditions d’information des participants.

Au delà de la simple gratuité, il est néanmoins possible de ne pas avoir à assumer les frais inhérents au test de paternité. C’est le cas lorsqu’une action en recherche de filiation est engagée devant les juridictions civiles ; là, il se peut de manière très courante qu’une seule des deux parties soit condamnée aux frais et dépens de justice. Le cas de figure se rencontre régulièrement lorsque des mères demandent (toujours au nom de leur enfant) un test de paternité, et que le père présumé se montre de mauvaise foi tout au long de la procédure. Ce qui aurait pu n’apparaître que comme un doute légitime est alors vu par les juges comme une volonté de se défausser de ses responsabilités ; en conséquence, la chose est sanctionnée. Ça a été le cas de l’anglais Thomas Kenny, qui a envoyé un ami se faire prélever à sa place pour un test de paternité légal.