Lorsque vous commandez un test de paternité sur internet, les résultats comportent très souvent la mention suivante :

« ce test de paternité n’a pas de valeur légale, il est effectué à titre purement informatif ».

Qu’est-ce que cela laisse présumer de la différence entre les deux ? La première et la plus flagrante réside dans la force juridique. Le test de paternité légal est le seul que les juges reconnaissent comme valable, au motif qu’il est demandé par eux et réalisé en centre agréé par le ministère de la Justice.

Pourquoi ? Tout simplement car aucun contrôle n’est effectué par le laboratoire lors d’un test de paternité commercial/de curiosité. La phase de prélèvement fonctionne à la confiance, et sous l’entière responsabilité du participant qui reçoit le kit chez lui. Dans ces conditions, rien n’empêche de fausser les échantillons d’ADN pour que le test de paternité revienne négatif malgré un lien biologique réel, par exemple. En cela, le participant fraudeur prend toutes ses responsabilités. Notons néanmoins que la manœuvre est limitée… puisque le test de paternité commercial n’a justement aucune valeur juridique ! Pour faire valoir des droits sur un enfant (droit de visite, pension alimentaire, héritage…), il faudra passer par un test de paternité légal, le seul que reconnaissent les tribunaux. Là, le stratagème sera rapidement découvert puisque l’identité des participants y est contrôlée, et le personnel des laboratoires agréés formé à repérer ces tentatives de fraude.

En dehors de cela, un test de paternité commercial n’est pas forcément moins fiable ou précis qu’un test de paternité légal. Au contraire même : les options disponibles sur les sites marchands permettent souvent de surpasser la fiabilité d’un test de paternité légal ! On notera dans ce sens la possibilité d’analyser plus de marqueurs que pour la procédure standard, celle d’ajouter un échantillon d’ADN maternel… Malgré cela, un test de paternité commercial ne pourra être utilisé devant un tribunal. En revanche, il pourra être une très bonne indication du sens que prendront les débats. C’est pourquoi il vaut mieux savoir préalablement de quoi il en retourne, que de nier jusqu’au bout une réalité biologique qui n’est encore qu’au stade hypothétique. Imaginons qu’un homme soit visé par une telle procédure, nie en bloc, et que le test de paternité révèle qu’il est bien le géniteur de l’enfant ; dans ce cas, sa crédibilité devant le juge sera sévèrement entamée, et les demandes de la partie adverse risquent d’avoir beaucoup plus de poids.