La législation tchèque est réputée être l’une des plus sévères d’Europe en ce qui concerne l’acquisition de la nationalité. Afin de pouvoir accéder à ce sésame, la loi y oblige les demandeurs à passer des tests de culture générale, ainsi que des tests de langue. Le niveau social est également scruté à la loupe, puisqu’il est demandé de justifier d’un emploi stable que viendront justifier des fiches de revenu. Le but est bien évidemment d’imposer un seuil minimal quant aux capacités d’intégration de ces étrangers dans la société tchèque ; mais même justifié, cette modification des conditions augmente mécaniquement la difficulté d’acquérir cette nationalité. D’un point de vue plus spécifique, des discussions sont en cours pour renforcer les modalités de contrôle en ce qui concerne les couples « mixtes », au sens de couples dont l’un au moins des deux parents n’est pas de nationalité tchèque. Si l’acquisition de la double nationalité est possible, celle de la seule nationalité tchèque n’en deviendra pas automatique pour les enfants de tels couples même si le père est lui-même de nationalité tchèque.

Il est étudié à cet effet l’idée d’imposer la réalisation d’un test de paternité. Cette mesure vise à être certain que l’enfant pour lequel la demande est faite est biologiquement lié au père de nationalité tchèque qu’on lui connaît officiellement. Plus contraignant encore, la charge financière de ce test de paternité devrait revenir entièrement aux parents, sans possibilité de remboursement même partiel. C’est donc de la poche des demandeurs que sortiront les quelques centaines d’euros nécessaires à passer un test de paternité dans un laboratoire agréé. La proposition est issue de parlementaires majoritairement axés à droite, qui considèrent qu’une paternité ne peut qu’être déclarative lorsqu’elle n’a pas eu lieu sur le territoire national. C’est donc une idée de suspicion sous-jacente qui pousse les parlementaires à demander une généralisation du test de paternité pour ces immigrants.

Pour une frange de la population, c’est une mesure clairement discriminatoire et infamante. Elle considère comme un fraudeur potentiel tout père tchèque avec une partenaire étrangère souhaitant demander la nationalité pour son enfant. Plus que la charge financière du test de paternité, c’est la défiance envers les couples de nationalité différente qui semble gêner. Des associations dénoncent ainsi cette disposition en ce qu’elle est contraire au droit du sol qui a actuellement cours. On relèvera également que la discrimination se remarque dans le fait qu’un père tchèque marié à une étrangère devra payer un test de paternité, tandis qu’un couple de parents tous deux tchèques n’aura pas besoin de le faire.