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Les émissions conçues autour du test de paternité deviennent légion. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder la télévision américaine : Lauren Lake’s paternity court, The trial, Who’s your Daddy, le Jerry Springer show, le Maury Show… toutes ces émissions sont spécialement dédiées au test de paternité, où y ont une partie dédiée. Comment expliquer cette montée d’intérêt soudaine des producteurs pour un acte a priori très prosaïque en lui-même ?

Le principal aspect mis en avant par ces émissions est le côté spectaculaire des affaires où s’intègre le test de paternité. En effet, les questions relatives à la paternité de l’enfant s’intègrent souvent dans un contexte familial compliqué. C’est justement ce que cherchent les producteurs de ces émissions, qui ont une forte tendance à la mise en scène et à la dramatisation. Ainsi, il n’est pas peu courant de voir des bagarres en plateau, des insultes fuser ou des triangles amoureux régler leurs comptes devant les caméras ; et tout cela autour du test de paternité.

D’un point de vue plus professionnel, ces dérives nous renvoient à l’obligation de conseil et d’information que s’imposent les laboratoires les plus sérieux. Chez les leaders du marché, la tendance n’est pas à la dramatisation ; au contraire, ils visent à une prise de conscience totale du public quant aux implications du test de paternité. Ces considérations se retrouvent en droit français, où le Code civil et le CESEDA imposent une information complète et préalable quant aux tenants et aboutissants du test de paternité.

Généralement, le principe est plutôt simple : la production paye le test de paternité aux participants ; en échange, ceux-ci permettent à l’émission de gérer l’annonce des résultats, et ce qui précède. Il a justement été reproché à des émissions telles que le Maury Show de jouer sur les classes américaines défavorisées afin de faire de l’audimat. Plus précisément, il a été suggéré que le fait de ne recourir qu’à des participants qui ne peuvent payer ~150€ pour faire un test de paternité cible automatiquement les couches les plus pauvres de la population. Ce faisant, les participants ont généralement un niveau d’éducation plus bas et sont donc plus malléables. En France, c’est aussi ce qui a pu être reproché à certaines émissions de télé-réalité telles que Confessions intimes.

Enfin, l’annonce des résultats est elle aussi l’occasion de démonstration généralement ostensibles : joie, colère, peine, dépit… tout cela filmé par plusieurs caméras pour être visionné par plusieurs millions de téléspectateurs.