Un test de paternité est-il différent entre de vrais jumeaux et de faux jumeaux ?

Lorsque l’on évoque le cas des jumeaux, le premier critère auquel on songe est la naissance simultanée. Pourtant, cela ne suffit pas à décrire les différentes réalités que peut recouvrir le terme. C’est pour cela que l’on parle abusivement de « vrais jumeaux » et de « faux jumeaux », ou encore de jumeaux monozygotes et (tout aussi abusivement) de jumeaux polyzygotes (qui sont en fait des jumeaux dizygotes). La distinction étant établie, a-t-elle une influence réelle sur la réalisation d’un test de paternité ? Nous verrons que la réponse est affirmative, puisque la distinction entre les « vrais » et « faux » jumeaux tient à des différences de fécondation et de division, et donc incidemment de patrimoine génétique.

Les jumeaux dizygotes sont issus de la fécondation de deux ovules différents, qui se développent en même temps dans l’utérus. Par conséquent, ils ont des patrimoines génétiques différents de la même manière qu’un frère et une sœur nés à plusieurs mois/années d’intervalle. Leur cas ne pose donc aucun problème particulier pour la réalisation d’un test de paternité. Les jumeaux monozygotes en revanche, ou « vrais jumeaux », sont issus de la fécondation d’un seul et même ovule, qui s’est ensuite scindé en deux. De ce fait, ils auront exactement le même patrimoine génétique à la naissance et tout au long de leur vie. En termes de test de paternité, le cas des jumeaux monozygotes complique énormément les choses puisqu’il recouvre les 0,0001% de chances d’erreur que comprennent les résultats. S’ils réalisent le test en tant qu’enfants, il peut encore être argué que les résultats peuvent valoir pour l’un comme pour l’autre. Par contre, si le père présumé a un frère jumeau, il sera beaucoup plus compliqué de faire génétiquement la différence entre lui et son double génétique (son frère).

Les avancées dans les techniques de séquençage du génome humain ont récemment permis d’améliorer nettement la lisibilité d’empreintes génétiques prélevées entre deux jumeaux. Auparavant, il était purement et simplement impossible de différencier génétiquement deux frères jumeaux, ce qui pouvait donner lieu à des acquittement pénaux au bénéfice du doute. Désormais, c’est chose possible grâce à une découverte à l’échelle la plus infime de l’ADN : bien que deux jumeaux monozygotes naissent avec le même patrimoine génétique, Ils subiront individuellement tout au long de leur vie des micro-mutations génétiques qui elles, leur seront individuelles. Ce sont ces mutations qui permettent de différencier génétiquement un jumeau de l’autre. Cette méthode s’est révélée efficace pour le test de paternité, mais aussi coûteuse que laborieuse. Elle demande un séquençage complet de l’ADN des participants, puis une analyse ultra-précise pour déceler les quelques différences survenues sur les millions et les millions de gènes identiques.