En aucun cas le test de paternité n’est un dépistage pour quelque maladie que ce soit. Il ne peut donc ni discriminer en raison d’une affection médicale, ni prévenir la transmission de maladies par les parents. Faire un test de paternité ne pourra alors pas indiquer si l’enfant est par exemple porteur du SIDA ou de l’hépatite que lui aurait transmis le père présumé. En revanche, il peut être un très bon indice des probabilités de transmission de certaines maladies.

Imaginons par exemple un couple où le père est hémophile. Pour rappel, l’hémophilie se transmet par le biais du chromosome X, qui est un chromosome sexuel. Cette maladie peut donc être transmise par le père (dont les chromosomes sexuels sont XY) ou par la mère (dont les chromosomes sexuels sont XX). Si l’un des parents est hémophile, les chances qu’un des enfants le soit sont largement accrues. Ces derniers peuvent alors être porteurs sains (auquel cas il n’y aura pas de manifestation physique de la maladie) ou tout simplement hémophiles (et en subir les conséquences de plein fouet).

C’est pourquoi en cas de tels risques – c’est à dire si l’un des parents est hémophile – il peut être intéressant de réaliser un test de paternité pour en réaliser l’ampleur. C’est notamment en cas de doute sur la paternité de l’enfant que cette information peut se révéler précieuse à connaître. En effet, il est beaucoup plus simple d’estimer les chances que l’enfant soit contaminé via un test de paternité afin de savoir si le géniteur est hémophile ou non.

En somme, le test de paternité ne peut pas détecter les maladies, mais il peut en revanche constituer une preuve solide de la transmission. Une étude publiée il y a quelques années par la revue « The Lancet » faisait justement état de telles problématiques. Le plus ironique est qu’elle en a posé une autre presque plus inquiétante, comme nous le verrons ci-après. Des recherches étaient alors faites sur l’hérédité et la transmission de maladies aux enfants. Afin de confirmer la fiabilité du panel, les scientifiques ont réalisé des tests de paternité sur tous les cobayes afin d’être certains du lien de filiation qui existait. À leur plus grande surprise, ils ont dû écarter environ 10% des candidatures pour ce qu’ils ont nommé dans l’étude des « discordances de paternité ».