Rachida Dati est généralement connue pour ses années passées en tant que garde des sceaux pendant le mandat de Nicolas Sarkozy ; mais elle a aussi défrayé la chronique au cours d’une affaire relativement éloignée de ses attributions politico-judiciaires, ayant plus trait à Closer qu’au Monde diplomatique : la paternité de sa fille. Des rumeurs ont commencé à circuler alors que la ministre de la justice pouvait de moins en moins cacher sa grossesse, et que se posait la question de savoir si elle pourrait toujours assurer ses fonctions malgré l’enfant qu’elle attendait. La presse s’est alors mise à faire des recherches sur la filiation paternelle de l’enfant, dont on sait maintenant qu’elle est née exactement le 2 janvier 2009. 5 jours plus tard, elle reprend ses fonctions au sein du ministère de la justice.
Après des recherches poussées sur le sujet, la première surpris fut d’apprendre qu’entre 2007 et 2008, Rachida Dati avait eu plus d’une vingtaine d’amants, et donc de géniteurs potentiels pour son enfant. Durant toute cette période, plusieurs hypothèses sont émises, mais aucune ne semble se confirmer. Certains évoqueront Bernard Laporte, d’autres José Maria Aznar, ou encore Vincent Lindon, qui seront obligés de démentir publiquement. Deux détenus proches de l’humoriste Dieudonné iront même, par provocation, jusqu’à se déclarer père de Zohra Dati, joignant à leur courrier les documents nécessaires à la reconnaissance de paternité. Plus tard, une bande dessinée appelée « Rachida Dati – Au nom des pères » paraîtra sans que l’intéressée puisse en empêcher la publication.
C’est en octobre 2012 que l’affaire sera portée en justice, et qu’on en saura plus sur un potentiel père. Rachida Dati fait alors un recours près le tribunal de grande instance de Versailles en vertu de l’article 16-11 du Code civil, afin qu’un test de paternité soit effectué sur Dominique Desseigne, directeur du groupe Lucien Barrière, avec qui on apprend à cette occasion qu’elle a eu une aventure en 2008 suivie d’une courte période de concubinage. Le 23 octobre 2013, en cas de confirmation de cette filiation, Rachida Dati demande également par le biais de son avocat (obligatoire dans ce genre de procédure civile) le versement d’une pension de 6000€ par mois, avec effet rétroactif à compter du jour de la naissance de sa fille. Le juge ordonne alors la tenue d’un test de paternité sur la personne de Dominique Desseigne, lequel refuse selon le droit que lui en donne la loi, et nie être le père de l’enfant. On relèvera toutefois que le juge civil a accepté la requête de Rachida Dati et a demandé la réalisation d’un test ADN, ce qui porte à croire que les motivations de la demande étaient crédibles et assez solidement justifiées ; mais dans la mesure où il est impossible de forcer quelqu’un à donner ses empreintes génétiques dans le cadre d’une procédure civile, Rachida Dati devra prouver la paternité de sa fille par tous les autres moyens possibles (l’assignation précise par exemple que M. Desseigne a « été à de nombreuses reprises en relation avec le médecin gynécologue qui a pratiqué l’accouchement » et qu’il aurait acheté « des vêtements et une poussette »), à moins qu’au vu des circonstances, le juge ne décide de considérer le refus de se soumettre au test ADN comme une preuve de paternité.