On entend souvent parler de test invasif, de méthode invasive, notamment lors d’actes médicaux et plus particulièrement pour le test de paternité. Pour comprendre la portée de cette distinction, il faut d’abord expliquer en quoi une méthode est invasive tandis qu’une autre ne le sera pas. Un test invasif est une méthode demandant un prélèvement qui va plus loin que la ponction veineuse (prise de sang). On y associe généralement un certain risque, voire des douleurs ou séquelles pouvant s’en suivre. L’amniocentèse ou la biopsie font par exemple partie des méthodes dites invasives. Au contraire, les méthodes non-invasives se caractérisent par leur aspect inoffensif pour la personne prélevée. C’est pour cette raison que le test de paternité dans sa version standard est considéré comme non-invasif, puisqu’il consiste en un simple prélèvement buccal. Concrètement, il n’y a qu’à ouvrir la bouche et frotter l’écouvillon sur l’intérieur de la joue pendant quelques secondes. Ainsi, le test de paternité standard peut être passé de la même manière par un enfant, un nourrisson ou un adulte, sans aucun danger.

Cette qualification peut recouvrir une réalité légèrement différente selon le type d’échantillon envisagé pour le test de paternité. Le plus souvent, il s’agit du test de paternité prénatal que l’on qualifie de non-invasif. C’est vrai, dans la mesure où il ne nécessite qu’une simple prise de sang sur la mère suffit. Cette prise de sang prend toutefois une autre tournure que le simple prélèvement salivaire, puisqu’il est plus compliqué de la faire correctement pour un particulier n’y connaissant rien. C’est donc généralement un médecin qui s’occupe de l’acte en lui même, avant de mettre à disposition l’échantillon pour le test de paternité. En outre, ce passage par la case laboratoire permet également d’éviter les rares contre-indications à la ponction veineuse ou procédures particulières, comme dans le cas de participants hémophiles. En cela, le test de paternité par analyse du sang reste non-invasif même s’il est moins simple que le test de paternité par prélèvement buccal.

Enfin, le prélèvement peut-être invasif seulement dans le cas d’échantillons non-standards. Autrement dit, les participants n’ont généralement recours à ces sources que quand il est impossible d’obtenir un prélèvement direct sur le père présumé. C’est ce qui se passe généralement lorsque celui ci est décédé, disparu, ou tout simplement qu’il refuse de se soumettre au test de paternité. Dans ce cas, les laboratoires prévoient un large panel d’échantillons analysables, y compris dans la gamme de prélèvements médicaux invasifs tant qu’ils contiennent potentiellement de l’ADN. On pense alors aux biopsies, prélèvements musculaires conservés dans de la paraffine, extractions d’os, de dents…