La Cour d’assises de Seine et Marne a eu à juger d’un cas de viol sur mineure. L’auteur présumé des faits serait un conteur d’histoires originaire du Mali, et âgé de 70 ans. Il est accusé d’avoir violé une fillette qui était sa voisine, à plusieurs reprises. Les abus répétés ont fini par mettre enceinte celle-ci. Le test de paternité légal qui a été effectué pendant l’enquête montre que le conteur est le père biologique de l’enfant. Tout semble donc montrer qu’il est bel et bien l’auteur de ces actes pouvant lui faire écoper d’une lourde peine de prison. Malgré ces éléments, l’intéressé nie en bloc toutes les accusations qui le visent.

Il apparaîtrait que l’homme, dénommé Hamadoun Tandina , se présentait lui même comme un sage, en amont de ses talents de conteur. Il s’était d’ailleurs produit en plusieurs points de la région parisienne, jusqu’au musée du quai Branly. Le contact avec les enfants était donc fréquent, si bien que sa porte était souvent ouverte pour ceux qui souhaitaient entendre des histoires. C’est à l’une de ces occasions que le conteur a fini par refermer la porte pour s’adonner aux abus que l’on connaît sur sa jeune victime. Suite à la plainte et au test de paternité, le procès devant la Cour d’assises a naturellement suivi. Deux éléments troublants en sont ressortis :

  • Tout d’abord, l’aplomb de la victime. Bien qu’âgée de seulement 12 ans au moment des faits et de 15 ans au moment du procès, elle a fait preuve d’une détermination sans faille dans ses accusations. Elle a notamment réaffirmé haut et fort son dégoût pour l’accusé, tandis qu’elle concédait que l’enfant issu de ces viols n’était, lui, responsable de rien. Ni les questions des juges, ni les allégations de la défense ne l’ont ébranlée. Notamment, elle a évoqué les menaces de mort faites par le conteur après les viols, en ne cessant de le regarder droit dans les yeux.
  • Ensuite, c’est la négation des faits jusqu’à l’absurde qui a choqué la plupart des personnes assistant au procès (d’autant plus que la victime n’avait pas demandé qu’il se tienne à huis clos). La défense de M. Tandina évoquait non pas un viol, mais une relation consentie entre le conteur et la jeune fille, respectivement âgés de 68 ans et 12 ans au moment des faits. Plusieurs éléments viennent pourtant contredire cette version, notamment les pleurs de la victime. Pire, le conteur évoque même des provocations supposées de la part de la jeune fille, qui aurait guetté le départ de sa femme pour lui faire des avances qu’il n’a pas refusées en raison de sa maturité physique avancée pour son âge (sur lequel il l’accuse par ailleurs d’avoir menti).

La Cour finira par trancher en faveur de la jeune fille, et condamnera le conteur malien à 10 ans de prison. C’est plus que les 7 ans requis par le parquet à l’origine, mais cette décision soulage la partie civile qui souhaite le voir « payer pour ce qu’il a fait ».