Suite à l’étude postée par le magazine The Lancet, on savait déjà qu’un enfant sur trente n’était pas élevé par son père biologique ; aujourd’hui, on apprend que cette méprise à la naissance affecterait également une grande partie des chiens. En effet, c’est suite à une intervention de M. Franck Pin sur la radio RMC que l’on apprend que 20 % des pères déclarés pour les chiens ne le sont pas réellement, d’un pur point de vue génétique. La statistique est officieuse car non étayée par une publication relatant d’une étude approfondie ; pourtant, cette estimation a de quoi inquiéter au plus haut point les éleveurs canins, car les proportions en seraient hallucinantes si elles étaient durablement avérées. C’est en tout cas ce qu’avance Franck Pin, qui travaille pour le laboratoire Antagène.

S’il n’est ici pas question de droit de garde ou de pension alimentaire, ce chiffre pose tout de même une sérieuse question de fiabilité dans les déclarations des éleveurs. Et quand on sait qu’un chien de pure race peut facilement voir son prix aligner plusieurs milliers d’euros, on comprend que des propriétaires puissent se sentir lésés par un test de paternité négatif. Pourtant, de multiples précautions sont habituellement prises pour éviter de telles déconvenues. Au delà des traits caractéristiques d’une race permettant de conclure à la présence ou non de croisements, il existe de multiples méthodes tels que des labels plus ou moins reconnus et des livrets généalogiques certifiés. Ces tests de paternité négatifs à 20 % viennent toutefois montrer que la machine s’est enrayée à un moment ou à un autre. Doit-on alors mettre en doute le sérieux de certains éleveurs, voire leur volonté de frauder en déclarant de faux liens de paternité sur les livrets canins ?

La question est assez prise au sérieuse pour que la SCC – Société Centrale Canine – décide de s’impliquer plus en avant dans l’identification génétique des chiens. C’est pourquoi elle a décidé de centraliser toutes les demandes relatives à la contestation de filiation canine, ce qui signifie qu’il ne faut maintenant plus s’adresser aux laboratoires, mais à la SCC. C’est cette dernière qui demandera alors que soit effectué un test de paternité pour que soit vérifiée la filiation du spécimen. La décision ne fait toutefois pas consensus, malgré une volonté clairement affichée par tous les acteurs d’augmenter la traçabilité par le recours accru aux tests de paternité. C’est sur la mise en place qu’est critiquée la SCC, notamment sur l’anonymisation des résultats, la conservation des échantillons, ou encore l’opacité de la procédure. Si les choses avancent dans le bon sens, le problème ne semble néanmoins pas encore complètement réglé.