La plupart du temps, le test de paternité est lié à l’enfant après sa naissance. En France, cela s’explique par le fait que la personnalité juridique s’acquiert avec la naissance. L’action en recherche de filiation est faite au nom de l’enfant par un parent lors de la minorité, sauf dans certains cas particuliers. Même encore dans ces exceptions, le montage juridique consiste à considérer l’enfant comme né alors qu’il est encore en gestation, chaque fois que cela peut lui apporter un avantage : c’est le principe de l’ « infans conceptus… ». Il n’est pas rare qu’au sein de ces procédures, un test de paternité soit demandé pour confirmer le lien entre le père supposé et l’enfant à venir. Dans ce cas donc, c’est à un test de paternité prénatal que l’on procède puisque l’enfant est encore dans le ventre de sa mère.

Des réserves ont donc été soulevées par plusieurs personnes : et si les résultats du test de paternité ne correspond pas aux attentes des parents ? Le risque supposé étant que ces résultats poussent à l’avortement s’ils révèlent par exemple, une discordance de paternité. C’est effectivement une possibilité que donne le test de paternité prénatal, en fonction des délais du laboratoire et de ceux permis par la loi de chaque pays pour avorter. Le test en lui même est réalisable à partir de la 10ème semaine de grossesse, c’est à dire deux mois et demie. La réalisation du test et l’obtention des résultats eux, peuvent prendre une à deux semaines. Dans le cas de figure français, les trois mois de délai légal pour l’avortement sont déjà dépassés. En revanche, la chose reste techniquement possible en Angleterre par exemple, où le délai est de 6 mois. Est-ce pour autant que l’on puisse taxer le test de paternité d’y inciter ?

Il semble compliqué de voir la chose ainsi : en regardant les différentes législations relatives à l’avortement, on voit un changement dans les délais mais aussi dans les origines de l’acte. Dans les cas où l’avortement est interdit ou limité, le test de paternité n’aura aucune influence sur les critères légalement définis. Au contraire, les législations qui posent comme condition la seule volonté de la mère ne se préoccupent pas de savoir quelle en est la raison. La plupart du temps, il suffit que la génitrice se considère comme en situation de détresse ou dans la nécessité d’avorter. Un test de paternité ne sera donc pas considéré comme un motif plus choquant qu’un autre, puisque l’accès à l’IVG y est par principe libre.