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Dans son acception contemporaine, le test de paternité renvoie pour tout le monde à une comparaison entre l’ADN. La technique est très récente, puisque les premières utilisations du test ADN remontent seulement aux années 80. Pourtant, l’étude des mécanismes de l’hérédité remonte à beaucoup plus longtemps. C’est pourquoi le test de paternité s’est auparavant porté sur l’expression de caractères héréditaires chez l’enfant, et non pas simplement sur des marqueurs génétiques tel que c’est le cas aujourd’hui. Dès lors, quelles ont pu être ces méthodes, et pourquoi ont-elles été délaissées pour le test ADN ?

  • On a d’abord noté très simplement que les enfants ressemblaient normalement à leurs parents. C’est sur de telles intuitions qu’ont pu d’abord naître certaines doutes, encore jusqu’à aujourd’hui ; preuve en est du cas de deux enfants échangés à la maternité, où le teint beaucoup plus hâlé de l’une des enfants a soulevé de nombreux doutes avant même l’ouverture du procès.

  • Puis, il a été relevé que la couleur des yeux suivant aussi certaines constantes chez l’enfant par rapport à celle des parents. Ainsi, le caractère transmettant les yeux bleus a rapidement été vu comme récessif par rapport à celui donnant une couleur marron aux yeux de l’enfant. Ce critère était plus facile à repérer que d’autres plus complexes, car il était directement observable par n’importe qui.

  • On a ensuite marqué que le groupe sanguin de l’enfant était fonction de celui des parents. De manière très schématique, des parents de groupe sanguin AA et BB ne peuvent normalement pas avoir d’enfant de groupe sanguin OO, par exemple. Ces principes sont directement tirés des recherches de Gregor Mendel, moine et botaniste ayant vécu au XIXème siècle. Lors de recherches sur la transmission des caractères chez les plantes, il a pu aboutir à des conclusions devenues ce que l’on appelle aujourd’hui les lois de l’hérédité.

Le principal écueil de ces méthodes est qu’elles fonctionnent en fait par exclusion, et non par inclusion. Cela signifie qu’elles peuvent uniquement dire si un enfant n’est pas celui de tel ou tel père présumé ; en revanche, elles ne peuvent confirmer avec certitude qu’un enfant est bien celui d’un père présumé : des caractères tels que les yeux bleus ou le groupe sanguin peuvent coïncider entre deux personnes sans pour autant qu’un lien père/fils existe entre elles.