La certitude quant à la certitude sur la paternité s’est très rapidement avérée être nécessaire. C’est de cette façon que sont nées les premiers systèmes de présomption à cet égard : dès l’Antiquité, on a considéré que l’enfant né pendant le mariage était le fils des époux. Néanmoins, aucun moyen tangible alors si ce n’est l’accumulation de preuves (des témoignages, actes contradictoires, recoupements par les dates de conception et de naissance…). En dehors de cela, les premiers indices quant à la transmission de caractères se sont traduits en la matière par le simple doute sur les traits physiques : « tel père tel fils » dit déjà depuis bien longtemps le proverbe.

C’est ce à quoi l’on s’en est tenu jusqu’à la découverte scientifique des caractères de l’hérédité, plus particulièrement via ce que l’on appelle aujourd’hui « les lois de Mendel ». Gregor Mendel était un moine mais surtout un botaniste, qui a mené de longues expériences sur des plantes afin de comprendre les mécanismes de l’hérédité. De là, il a tiré des conclusions sur les gènes dominants et les gènes récessifs, mais aussi la transmission de caractères par les parents. Ses conclusions étant directement applicables dans la pratique, c’est là que sont venus les premiers tests de paternité à caractère scientifique.

On a en effet remarqué que certains caractères ne pouvaient pas survenir chez l’enfant si les parents n’en étaient pas dotés. Par exemple, un enfant dont les parents ont tous deux les yeux bruns a très peu de chances d’avoir lui même les yeux bleus ou verts : c’est la méthode du test de paternité par la couleur des yeux. Aussi, la possibilité d’analyser les groupes sanguins a permis d’appliquer ces mêmes lois afin de vérifier la parenté d’un enfant. Par exemple, un individu de type OO ne peut a priori pas être issu de parents dont le groupe est AA et/ou BB.

Bien que plus fiables car donnant des éléments concrets, ces techniques n’étaient pourtant pas parfaites. On a découvert leurs failles suite à des exceptions telles que le phénotype de Bombay, ou toute autre exception à la règle gène dominant/gène récessif. Il risquait donc d’y avoir de faux cas d’exclusion lors du test de paternité. C’est pourquoi les laboratoires se sont ensuite orientés vers le test ADN, qui fait figure de jeune nouveau aux grandes promesses. En effet, ce n’est que depuis la toute fin des années 80 qu’il est utilisé dans le cadre d’enquêtes policières, puis un peu plus tard dans le cadre de la recherche de filiation.