Les risques de cancer du sein augmentant fortement avec le temps, le dépistage devient très fortement conseillé à partir d’un certain âge. Si un cancer est diagnostiqué, alors il est proposé d’avoir recours à la chimiothérapie. Le choix est cornélien : refuser ce traitement peut mener à des complications du cancer ; mais même en l’acceptant, reste toujours le risque que la chimiothérapie ne fasse pas l’effet escompté. Dans ce dernier cas, la patiente est perdante sur tous les tableaux puisque la chimiothérapie ne fait pas reculer suffisamment son cancer alors qu’elle en subit comme tout le monde les effets secondaires que l’on connaît. Outre son coût, la chimiothérapie implique une baisse des défenses immunitaires, rendant les sujets épuisés et plus sensibles au développement d’autres pathologies.

C’est pourquoi vient d’être mis au point un test ADN basé sur une analyse directe des cellules cancéreuses. Il permet d’évaluer la gravité du cancer, le risque de rechute (en fonction de la concentration de cellules cancéreuses)… En fonction des résultats, le médecin se prononcera sur le type de soins vers lesquels s’orienter. Ce test ADN ne remplace donc pas la chimiothérapie ; il permet en revanche de mieux orienter les patientes vers un traitement adéquat. De telles précautions permettent d’éviter l’utilisation systématique de la chimiothérapie, dont Kim Popovits (directrice exécutive de Genomic Health) estime que seules 10 % des femmes en bénéficient réellement lorsque les tumeurs cancéreuses en sont encore à un stade prématuré. Cette méthode de rationalisation dans le traitement du cancer du sein par test ADN fonctionne si bien que la Suisse en a fait voter le remboursement par l’assurance maladie.

La technique n’en est encore qu’à ses débuts, mais peut d’ores et déjà être utilisée puisqu’elle ne présente aucun risque. En l’état actuel, elle consiste en l’envoi de cellules cancéreuses au laboratoire, qui les analyses et répond de manière synthétique. Dans un souci de lisibilité, le feuillet de résultats contient un taux de chances de récidive, et même une estimation de l’opportunité d’une chimiothérapie. Le test ADN des cellules cancéreuses ne permet toutefois pas de donner une décision claire lorsque les risques de récidive sont intermédiaires. C’est pourquoi la technique est toujours poussée plus loin par la recherche, qui tend à relever l’intérêt de marqueurs épigénétiques dans le cas d’un tel dépistage.