Cette question revient souvent pour les personnes doutant des résultats de leur test de paternité. De là une nouvelle interrogation : passer un second, un troisième, un quatrième… test de paternité permettrait-il d’atténuer la marge d’erreur du premier ? Il semble que la chose soit mathématiquement peu utile ; la technique même du test de paternité permet un taux de précision entre 99,99% et 99,9999%. Qu’est-ce qui peut alors amener à douter d’un test de paternité, si ce n’est pas la précision du procédé en lui-même ? La plupart du temps, il s’agit de personnes auxquelles on soumet les résultats sans qu’elles aient pu vérifier la procédure de prélèvement. En clair, elles n’ont rien vu du test de paternité qu’elles ont en fait subi à leur insu. C’est d’ailleurs pour cela que la loi française compte maintenir l’interdiction du test de paternité hors des cas prévus par la loi (pour plus d’informations sur ce sujet, voir la question n°06644 posée par le sénateur Joël Guerriau au ministère de la Justice). Aussi, cela arrive suite aux résultats d’un test de paternité légal. Dans le contexte, cela peut être bien évidemment une volonté de pousser la mauvaise foi jusqu’au bout ; il se peut toutefois qu’un participant au test de paternité doute en toute honnêteté des résultats qui peuvent aller à l’encontre des autres preuves apportées. Pourtant, il n’a pas été porté à notre connaissance de cas de contestations d’un test de paternité légal ayant abouti.

Dans le cas où il sert de preuve au sens strictement juridique du terme, le test de paternité n’a donc pas besoin d’être passé plusieurs fois. La pratique montre d’ailleurs que les juges n’en demandent qu’un seul avec une procédure très sécurisée, plutôt que plusieurs avec des condition variables voire relatives. Le test de paternité de curiosité, lui, n’offre pas cette sécurité dans le processus de prélèvement. Dans la mesure où c’est au client de se charger de cette phase à domicile, elle peut très bien être à l’origine de fraudes venant d’une personne mal-intentionnée. C’est la raison pour laquelle les juges demandent systématiquement un test de paternité légal lorsqu’il faut prouver un lien de filiation dans une affaire, et ce même au sein des pays où la législation autorise le test de paternité de curiosité. Les seules éventualités pouvant justifier des doutes ne tiennent pas à la précision de l’outil, mais à la fiabilité des échantillons : comment être sûr que l’ADN d’un étranger n’a pas remplacé celui du véritable père dans les résultats que l’on a sous les yeux ? C’est cette question qui pousse parfois des pères présumés, des mères dans le doute où des enfants à commander un second test de paternité. Pour ce dernier, ils veillent généralement à être présent lors de la phase de prélèvement. Ainsi, ils peuvent s’assurer que les échantillons envoyés au laboratoire soient bien ceux de l’enfant et du père présumé, et non ceux d’un voisin ou d’un animal (cas véridique de tentative de détournement d’un test de paternité).