Il s’est récemment tenu au tribunal criminel de Diourbel le procès d’un quadragénaire accusé de viol aggravé. Pour résumer les faits, une jeune femme mineure et enceinte avait porté plainte à l’aide de sa mère pour viol contre Omar Mbodji. Cet homme de 47 ans est marié à deux femmes et déjà père de trois enfants. Lorsqu’il a appris la plainte déposée contre lui, il a tenté de s’y soustraire mais a été rattrapé par les forces de l’ordre. Pourtant, depuis le début de la procédure jusqu’à son stade le plus avancé, ce dernier a nié en bloc tous les faits qui lui étaient reprochés. Toujours en clamant son innocence, il a été jusqu’à exiger lui même que l’on procède à un test de paternité sur la victime, afin que la preuve de son innocence soit faite. En temps normal, une telle coopération avec les autorités dans le but de se disculper semblerait montrer la bonne foi et l’innocence de l’homme. Dans le cas présent, c’est tout le contraire qu’ont montré les résultats du test de paternité : ils établissaient de manière positive le lien de filiation entre l’enfant porté par la victime et le suspect appréhendé par la police. Pourtant, l’accusé avait expliqué au cours du procès qu’il n’avait ni le besoin, ni l’envie d’avoir une relation autre que maritale. Il avait été jusqu’à arguer d’une relation avec la grande sœur de la victime, en prétextant la beauté toute relative de cette même victime. Au début, il avait même contesté les résultats du test de paternité, qu’il avait pourtant payé de sa poche 600 000 francs CFA pour justement être sûr de leur précision.

De là, le jugement de Mbodji a pris une toute autre tournure. Sa défense avait pourtant réussi à semer le doute dans l’esprit de jury, peut-être au point de le disculper, mais on ne le saura jamais. Devant la preuve accablante du test de paternité positif, mais aussi en voyant l’enfant qui est né de ce crime amené à la barre, l’accusé a fini par tout avouer. C’est alors que l’on apprendra la véritable teneur des faits : Mlle Diop, la victime, avait été envoyée par sa tante chercher un plat à la cuisine. C’est là qu’elle est tombée sur M. Mbodji, locataire des lieux et alors seul en présence de la jeune fille au moment des faits. C’est de cet instant précis qu’il profita pour perpétrer son méfait. Tout le monde s’est avéré déçu par l’attitude de l’accusé, particulièrement son avocat qui a œuvré pour un homme qu’il croyait innocent. Courroucé par une telle tromperie, c’est sans grandes hésitations que l’avocat de l’accusé s’est joint aux réquisitions du procureur de la République. S’il est condamné – ce qui semble plus que probable – M. Mbodji devra purger une peine pour les chefs de viol, pour la grossesse qui s’en est suivie, et pour le détournement de mineur. De son côté, la défense de la victime réclame 1 500 000 francs CFA en guise de dédommagement.