Qu’il soit privé ou légal, le test de paternité repose sur le principe du consentement. Des différences de régimes mais surtout de conséquences existent cependant entre ces deux types de test de paternité. En théorie, les participants doivent donc être d’accord pour que leur ADN soit testé par le laboratoire. Il existe pourtant des cas où cette autorisation ne peut être obtenue, ou n’est pas opportune. On pense par exemple au test de fidélité qui est par essence discret, mais aussi au test de paternité post-mortem. Si le consentement ne peut être obtenu, deux grandes hypothèses sont à envisager :

  • Pour un test de paternité de curiosité : il n’est pas possible de forcer un père présumé à passer un test de paternité, encore moins quand ce n’est pas un juge qui l’ordonne. Dans ce cas, un refus sera tout à fait possible et n’aura aucune conséquences sur la filiation légale de l’enfant ou l’éventuelle participation financière à son éducation. À ce stade, plusieurs solutions sont envisageables. L’une d’entre elles est tout simplement d’effectuer le test de paternité avec un échantillon non-standard, c’est à dire en envoyant un échantillon d’ADN du père présumé que l’on a récupéré sans son autorisation. C’est techniquement possible, mais théoriquement illégal, le client entament une telle démarche prend donc toutes ses responsabilités lorsqu’il envoie des échantillons sans avoir obtenu de consentement préalable. En parallèle, il existe une manière détournée de réaliser le test de paternité sans avoir recours au père présumé et sans passer outre le consentement des participants. Elle consiste à prélever l’ADN des parents du père présumé, celui de l’enfant, et celui de la mère. De là, il sera possible pour le laboratoire de déterminer les liens de parenté qui existent entre tous les participants ; et si les parents du père présumé sont génétiquement reconnus comme ses grands-parents, il est alors certain que leur fils est en fait le père de l’enfant.
  • Pour un test de paternité légal : en vertu de droits constitutionnels tels que la libre disposition de son propre corps par chacun, il est très souvent impossible de forcer un père présumé à passer un test de paternité. Il est donc tout à fait légal que ce dernier refuse en raison de motifs qui lui sont propres. Cette méthode est toutefois à double tranchant : si le refus n’est pas justifiable, le juge peut s’en servir comme preuve de la paternité. La Cour EDH a récemment reconnu cette possibilité qui avait en pratique déjà cours pour la plupart des États membres. Pour ce qui est du test de paternité post-mortem, la loi française requiert une autorisation express du défunt rédigée de son vivant.