Il est facile de constater que les sites marchands mettent très souvent l’accent sur le test de paternité. Pourtant, il existe aussi des tests de gémellité, des tests avunculaires, des tests de maternité et même des tests d’infidélité. Pourquoi alors laisser une telle place au test de paternité ? Diffère-t-il si radicalement que ça du test de maternité ? Au premier regard, il semblerait que non : tous deux reposent sur la méthode de comparaison des ADN, qui est par ailleurs la base de travail de chaque laboratoire en la matière. De là, il pourrait sembler que l’appellation n’est que purement commerciale. Comme nous allons le voir, il n’en est évidemment rien, et de réelles différences subsistent entre ces deux prestations.

Le droit romain disait déjà par ailleurs que « la mère est sûre, le père ne l’est pas ». Ce même constat est encore fait aujourd’hui, malgré les milliers d’années qui nous séparent de cette civilisation. Pourquoi au juste ? Car il est techniquement beaucoup plus facile de confondre des pères que des mères. Dans la mesure où une mère porte l’enfant en elle, il était considéré comme impossible de s’y tromper sauf circonstances exceptionnelles (ce que rappelle l’épisode biblique des deux mères réclamant le même enfant devant le roi Salomon). En revanche, les risques liés à l’infidélité, mais aussi aux remariages par exemple, étaient pris en compte. C’est encore ce que l’on constate aujourd’hui, en voyant que la plupart des demandes de recherche de filiation concernent des pères présumés et non des mères présumées.

Outre cela, la différence entre le test de paternité et le test de maternité induit des applications techniques différentes. Notamment, des contrôles du sexe lié à l’échantillon sont systématiquement effectués par le laboratoire pour éviter les fraudes. Il est donc évident que pour un test de paternité, on vérifiera si l’on est bien en présence d’un échantillon de type mâle ; au contraire, un test de maternité implique la comparaison avec un échantillon de type femelle. Ces tests permettent d’éviter l’une des tentatives de fraude les plus courantes, qui consiste pour une mère d’envoyer son propre ADN avec celui de l’enfant lors d’un test de paternité, et vice-versa. L’idée est que l’on obtiendra un résultat forcément positif, puisqu’on est le parent de l’enfant. Il vaut donc mieux prévenir dès maintenant : cela ne fonctionne pas. Enfin, les pans d’ADN étudiés pour un test de paternité différeront de ceux étudiés pour un test de maternité. On retrouve notamment cette différence entre les tests de lignée mâle et les tests de lignée femelle.