Lorsqu’on parle de test de paternité, le propos sous-entend que le prélèvement est effectué sur des êtres humains. Pourtant, il est tout autant possible de procéder à un test ADN sur des animaux : eux aussi ont un code génétique propre à chaque individu. L’intérêt de la chose semble limité chez les populations animales, dans la mesure où elles n’utilisent ni l’enquête pénale, ni l’action en recherche de filiation et encore moins la contestation d’héritage ou l’adoption internationale. Mais cette possibilité n’a pas pour autant été oubliée. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le test de paternité est aujourd’hui très utilisé dans le monde animal. Il est l’œuvre de scientifiques, de zoologistes, ou tout simplement de passionnés des animaux.
Chez les populations d’animaux sauvage, il est désormais courant d’effectuer plusieurs tests de paternité sur des individus présélectionnés. Cela permet généralement d’estimer la diversité génétique au sein d’espèces en voie de disparition, ou à population fortement réduite. Cette diversité est importante, dans la mesure où la consanguinité peut induire une surreprésentation de maladies, déformations… Le test de paternité permet également de suivre le mode de reproduction de certaines espèces, notamment lorsqu’elles sont en captivité.
C’est ce que l’on a pu découvrir lors de l’étude de boas en captivité, ou bien de poissons-scie aux alentours de la Floride. Pour ces derniers, les tests de paternité ont tout simplement montré qu’il n’y avait aucune filiation paternelle décelable dans l’ADN des individus étudiés. Ce constat a donc relancé la question de la parthénogenèse, qui semble ici être une réaction de survie face à une baisse drastique de la population.
Une autre utilisation du test de paternité chez les animaux a pu être trouvée chez les éleveurs de chiens de race. Concrètement, une étude publiée dans le milieu a fait grand bruit lorsqu’elle a révélé que la filiation indiquée sur le livret de 20% des spécimens était erronée. Quand on sait qu’un chien de race – d’autant plus lorsqu’il est amené à concourir – est justement acheté en fonction de son patrimoine génétique et de ses parents, ces résultats ont de quoi inquiéter. La réaction des éleveurs a donc été rapidement d’avoir recours au test de paternité afin de vérifier que la filiation indiquée pour chaque chien est bien la bonne. Le test ADN est également applicable pour les chevaux, qui eux aussi sont parfois achetés en fonction de leur lignée paternelle.