Dans la mesure où le test de paternité judiciaires fait partie des meilleures preuves devant un tribunal, les conditions qui l’entourent sont éminemment strictes. C’est la raison pour laquelle son régime change fondamentalement du test de paternité commandé par internet, puisqu’il ne peut être effectué que sur la demande d’un juge. De là, le prélèvement des empreintes génétiques pour les participants se fera dans un laboratoire agréé par décret ministériel. Une fois au laboratoire, la vérification de l’identité des participants est stricte : les empreintes digitales peuvent être prises, une pièce d’identité est systématiquement demandée, et il arrive que l’on prenne des photos des participants. C’est une manière de s’assurer que les participants soient bien les bons, et qu’ainsi il ne soit pas possible de contester pour fraude un test de paternité vérifié sous tous les angles auquel on a soi même participé.

Bien évidemment, les contraintes sont moindres lors d’un test de paternité commandé par internet puisque la phase de prélèvement se fait à domicile. L’acheteur n’est alors tenu à aucune obligation de validité, si ce n’est parfois le remplissage d’une attestation de consentement. On comprend donc que même s’il n’est généralement pas de l’intérêt des parents de fausser le test, il reste techniquement possible de le faire. Typiquement, il s’agit d’un test de paternité qu’une mère a fait à l’insu du père ou suite à son refus (ce qui est normalement illégal à la base). Si on annonce au père présumé que le test de paternité ainsi effectué est positif, il lui vient généralement deux genres de réaction :

  • Soit il prend le propos de la mère pour argent comptant, et trouve un arrangement pour que la phase judiciaire se fasse de manière non-conflictuelle et le plus rapidement possible
  • Soit il met en doute la fiabilité de ce test auquel il n’a pas participé, et se forge alors sa propre conviction sur sa paternité

Dans ce hypothèse, comment aboutir à une méthode et un résultat qui conviennent à toutes les parties ? En présence de ce cas de figure, il ne faut surtout pas hésiter à demander que soit effectué un second test de paternité par internet pour être sûr des résultats ; sauf qu’à la différence du premier, ce second test devra être fait de commun accord, en présence des deux parents, et en vérifiant que les échantillons aient été loyalement prélevés et envoyés au laboratoire. De là, le résultat sera beaucoup moins contestable par le père présumé ou par la mère puisque les deux se seront mis d’accord pour faire un test dans les règles. Toutefois, ce second résultat n’aura pas de valeur judiciaire non plus, et il faudra engager une action devant le tribunal de grande instance pour recommencer avec un test de paternité judiciaire, qui lui sera pris en compte par le juge.