Dans la procédure classique de prélèvement standard, le test de paternité requiert un frottis buccal à l’aide d’écouvillons. Il est ensuite recommandé de mettre ces écouvillons à sécher pendant un certain temps la tête en l’air, à l’abri de tout contact extérieur ; pourquoi tant de précautions, si l’ADN du participant est déjà censé se trouver dessus ? Cette manière de procéder vise à limiter les risques de contamination des échantillons. Loin d’être une abstraction, ce risque peut complètement fausser un test de paternité, et on ne pourra s’en rendre compte qu’à la remise des résultats. On se souvient à ce titre de l’affaire du fantôme d’Heilbronn. Pendant plusieurs années les enquêteurs de France et d’Allemagne chassaient une tueuse en série itinérante qui ne laissant jamais de traces derrière elle. Malgré la mobilisation d’une centaine d’agents, d’Interpol et de nombreux laboratoires, la coupable n’a pu être trouvée ; jusqu’au jour où un laboratoire allemand a suspecté une erreur de procédure, et a fait tester tous les écouvillons neufs. Ces écouvillons, qui étaient censés être vierges de tout ADN puisque encore sous emballage, ont révélé porter l’ADN d’une femme. On découvrira plus tard que cette femme était une ouvrière de l’usine qui mettait en boîte les écouvillons destinés aux tests ADN. La contamination n’a pourtant pas eu lieu volontairement, et il va de soi que chaque bâtonnet n’a pas été mis en bouche par cette personne pendant 1 minute pour qu’il puisse garder trace de son ADN. Il a suffit d’un simple et malencontreux contact physique pour que son empreinte génétique soit portée sur les lots, qui ont malgré cela été vendus à travers le monde.

Dans le même ordre d’idée, un test de paternité peut très bien être faussé par une mauvaise manipulation des prélèvements salivaires. Dans la mesure où le test de paternité implique plusieurs participants, il suffit que l’un deux touche par inadvertance le mauvais écouvillon au niveau de la tête pour qu’il y ait contamination. S’il y a présence de deux ADN différents, le laboratoire ne pourra pas savoir lequel est le bon et ne pourra donc pas procéder au test de paternité. C’est pourquoi le mode d’emploi contenu dans le kit pour test de paternité indique bien de manipuler l’écouvillon par le manche sans toucher la partie qui prélève les cellules buccales. De même, il convient de faire très attention où l’on pose l’objet lorsqu’on le laisse sécher avant de l’insérer dans l’enveloppe. Un contact avec un objet porteur d’un ADN extérieur au test de paternité (mouchoir, serviette…) peut être propice à complètement parasiter l’analyse.