Aussi étrange que cela puisse paraître, il est techniquement possible de refuser de reconnaître un enfant après un test de paternité dont les résultats sont positifs. Rappelons tout d’abord que dans le cadre domestique pour les particuliers, c’est le test de paternité de curiosité qui est envisagé. Or, celui ci n’engage absolument à rien, même si les résultats en sont accablants. Il faut en effet qu’il y ait une action en justice pour qu’un test de paternité puisse être suivi de tous ses effets. Rien n’oblige donc un parent à reconnaître un enfant ou payer une pension alimentaire suite à un test de paternité commandé sur internet. C’est d’ailleurs pour cela que l’on précise bien que c’est un test «de curiosité » : il n’a qu’une valeur indicative et non impérative. Pour qu’il soit fait droit, il faut s’adresser au juge du pays compétent en la matière, qu’il s’agisse de divorce, de recherche de filiation ou encore d’action aux fins de subsides.

En ce qui concerne le test de paternité légal, il est le seul à pouvoir être pris en compte par les tribunaux. C’est pourquoi il ne peut être demandé que par un juge pour apporter une lumière nouvelle dans une affaire en cours. D’autre part, certaines procédures liées telles que la recherche de filiation nécessitent la présence obligatoire d’un avocat. De là, le juge étudiera le dossier et demandera très probablement un test de paternité s’il considère que les indices de paternité apportés par les demandeurs sont suffisants. Ici déjà, le père présumé peut tout à fait refuser de se soumettre au test de paternité. Ce type de réponse est toutefois à double tranchant : le juge peut considérer un refus de participer au test de paternité comme une preuve de paternité supplémentaire, si jamais aucun motif valable de refus n’est invoqué. Dans l’hypothèse ou le père présumé accepterait (ou se résignerait) le passage d’un test de paternité qui aboutirait sur un résultat positif, serait-il encore en droit de refuser la reconnaissance de l’enfant ?

Aussi étrange que cela puisse paraître, la réponse est oui. Rien n’oblige le père présumé à être de bonne volonté au cours de la procédure. En revanche, le juge peut parer à de tels freins en établissant judiciairement la paternité d’un enfant. C’est d’ailleurs souvent ce qui se passe, et c’est là qu’il faut bien différencier la reconnaissance de paternité volontaire, et celle effectuée par voie de justice. La première implique une démarche active et consensuelle du père présumé afin de reconnaître l’enfant qu’il suppose être le sien. Dans le second cas, c’est le juge qui déclare judiciairement que ce père présumé sera inscrit comme père à l’état civil de l’enfant. La reconnaissance de paternité par voie de justice est donc forcée, ce qui permet de passer outre le refus du père.