Puis-je faire valoir devant la justice un test de paternité commandé sur internet ?

Non,  il n’est pas possible de faire la preuve d’une filiation devant la  justice avec un test de paternité commandé sur internet. Dans le cas  particulier de la France, le test de paternité n’est autorisé que dans  le cadre de procédures judiciaires et de recherche scientifique.  L’infraction à cette règle est potentiellement punissable d’un an de  prison et 15 000€ d’amende. Dans ce cas très précis, il serait donc  complètement illogique pour la loi d’interdire le test de paternité  privé, mais de le reconnaître en tant que preuve tout à fait légitime  devant un tribunal. La situation est quelque peu différente pour les  pays qui acceptent la réalisation d’un test de paternité à titre privé,  sans pour autant que cela ne change grand chose dans les faits.

S’il  est souvent rappelé que commander un test de paternité pour soi en  France est illégal, il est très également indiqué que la chose est tout à  fait licite si l’on reçoit et procède au test de paternité privé sur un  territoire où il est autorisé. La question de l’utilisation en justice  fait prendre une tournure différente à la chose. Généralement, le  sérieux et le concret d’une action en justice sont pesés avant qu’elle  ne passe devant le tribunal. C’est là que tous les éléments pouvant  aller dans le sens d’une paternité plausible seront examinés, avant que  le juge ne demande la réalisation réelle d’un test de paternité. Dans ce  cas, un test de paternité privé dont les résultats semblent indiquer  qu’une personne est bien le père d’un enfant pèsera sûrement lourd dans  la décision du juge de donner suite à la demande. Une fois la requête  acceptée, il faudra que le juge ordonne un test de paternité judiciaire  pour que la chose puisse être reconnue par la justice ; mais pourquoi ne  pas directement prendre en compte les résultats du test de paternité  privé et les avaliser par un jugement ?

Le problème ne  tient pas à une différence de qualité du test de paternité, mais à une  différence de fiabilité. Il semble évident qu’un pré-requis pour  déclarer un homme judiciairement père d’un enfant via un test de  paternité, est d’être certain de l’identité des participants au test.  Or, la procédure de prélèvement dans le cadre privé ne subit aucune  forme de contrôle sur le moment, puisque tout se fait au domicile du  participant. C’est pourquoi un test de paternité judiciaire ne peut  avoir lieu que sur décision d’un juge, et selon une procédure de  prélèvement de l’ADN bien précise. La plupart du temps, cela se passe  dans un laboratoire ayant un agrément/une accréditation du ministère de  la justice. C’est ce qui permet la vérification de l’identité des  participants à l’aide d’une photo, d’un passeport ou d’une carte  d’identité, de la prise d’empreintes digitales…