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Si l’on se place d’un pur point de vue formel, il est possible de faire un test de paternité sur « n’importe qui » pour peu que l’on aie accès à un échantillon d’ADN exploitable. Ce premier point mérite à lui tout seul d’être explicité, car il est le premier bémol à l’idée qu’un test de paternité puisse se faire comme l’on veut (indépendamment des questions de légalité, que nous verrons plus loin ci-dessous). En effet, le test de paternité repose sur la comparaison entre l’échantillon du père présumé et celui de l’enfant ; or, ceux-ci ne sont pas toujours disponibles. Pour mieux comprendre, examinons le cas du test de paternité post-mortem, où l’on constate en pratique trois grandes catégories de cas possibles :

1- Un échantillon d’ADN est disponible, et il est exploitable par le laboratoire : c’est généralement le cas de personnes prévoyantes, qui ont prévu de faire relever leurs empreintes génétiques avant leur décès dans l’éventualité d’un test de paternité. Cette option se trouve de plus en plus fréquemment proposée avec certains types d’assurances vie.

2- Un échantillon d’ADN est disponible, mais il est difficilement exploitable par le laboratoire : c’est le cas que l’on retrouve pour le test de paternité non standard. Il peut en effet y avoir une multitude d’objets comportant l’ADN requis, mais dans des conditions de conservation aléatoires. C’est pour cela que les chances de succès de l’extraction ne seront pas les mêmes selon que l’on présente une dent, une brosse à dents, des cheveux, du tissu musculaire… au laboratoire.

3- Aucun échantillon d’ADN n’est disponible : c’est la dernière et la plus compliquée des hypothèses. Dans ce cas, il reste encore la possibilité d’exhumer le corps du père présumé afin de recueillir un échantillon de son ADN. L’opération étant toutefois très sensible, elle nécessite une autorisation de la justice, un dossier bien ficelé… et donc un test de paternité légal via une action en recherche de filiation !

Ce dernier point permet de faire le lien avec l’aspect juridique du test de paternité : en France, le fait de réaliser un test de paternité sans l’autorisation de l’un des participants est puni par l’article 226-25 du Code pénal. Tout contrevenant risque ainsi jusqu’à 1 an de prison et 15 000€ d’amende en cas de test de paternité réalisé sans autorisation. Selon les contrées, cette législation peut varier selon qu’il s’agisse d’un test de paternité légal ou d’un test de paternité de curiosité.