D’un pur point de vue technique, il est tout à fait possible de passer un test de paternité lorsque l’on a pas l’âge légal de la majorité, peu importe le pays. Cela vient du fait que la méthode de prélèvement standard est non-invasive et sans aucun danger pour qui que ce soit, même les enfants âgés de quelques jours. Le prélèvement par frottis buccal ne souffre en effet aucune restriction médicale. Un autre élément qui montre bien la possibilité de réaliser un test de paternité avant la majorité tient tout simplement en la possibilité de passer un test de paternité prénatal : un simple échantillon de sang prélevé sur la mère permet de déterminer les liens de filiation entre le fœtus et le père présumé. On le voit donc, la possibilité matérielle de faire passer un test de paternité à un mineur n’est pas un problème. Les questions se posent beaucoup plus souvent en termes de consentement : un enfant mineur a-t-il réellement son mot à dire avant de subir le prélèvement de ses empreintes génétiques ?
Dans les faits, il semble que ce n’est pas du tout le cas. Rappelons tout d’abord que lors d’une action en recherche de filiation, le parent qui agit est présumé le faire dans l’intérêt de l’enfant. En pratique, on voit donc un certain nombre de mères agir pour obtenir un test de paternité judiciaire au nom de leur enfant, même si ce dernier ne peut s’exprimer et par conséquent donner son avis. Cette délégation du consentement est accentuée par le simple fait de la minorité, qui empêche que l’on considère le consentement de l’enfant même comme libre et éclairé. La chose est d’autant moins choquante que comme énoncé plus haut, le test de paternité est une méthode non-invasive dans son mode de prélèvement d’échantillon standard. Ici donc, ce sont les parents qui décident et le mineur qui suit, car l’action est présumée réalisée dans son intérêt.
Nous avons envisagé le cas d’un parent qui réalise l’action au nom d’un enfant mineur, mais qu’en est-il si cet enfant mineur veut lui même engager une procédure pour effectuer un test de paternité ? Encore une fois, le consentement ne peut venir du mineur seul. Il faut pour cela qu’il passe par un parent afin de le représenter. Cela vaut aussi bien pour acheter un test de paternité sur internet que pour engager une action en recherche de filiation devant le tribunal civil (qui est obligatoire pour obtenir un test de paternité judiciaire). Peu importe le cas, un mineur souhaitant réaliser un test de paternité doit donc toujours passer par le biais d’un parent, qui reste quoiqu’il arrive son représentant légal.