Le PTC, de son nom complet PhénylThioCarbamide, est une molécule dont on doit la découverte au scientifique Arthur Fox. Il travaillait alors chez Dupont, grosse société de chimie fondée par les Du Pont de Nemours. C’est en faisant des expériences sur le PTC avec un autre scientifique que ce chercheur nota une différence significative entre son propre ressenti et celui de son collègue ; en effet, c’est au cours d’une vaporisation de fines particules de PTC que son collègue sentit une certaine gêne au niveau de la bouche. Plus précisément, le nuage de PTC formé par la vaporisation lui donnait la sensation d’avoir un goût amer en bouche. Fox, lui, ne ressentait absolument rien de la sorte. Il décida donc de pousser les recherches afin de tirer des constantes dans la détection ou non de PTC par le goût.

C’est là que l’affaire devient intéressante, puisqu’il remarquera que cette détection du PTC est liée à un gène bien précis. Mieux encore : il remarque également que ce gène est dominant et héréditaire. Concrètement, cela signifie qu’il se transmet des parents aux enfants de manière quasiment systématique. Il n’en faut pas plus à d’autres scientifiques pour considérer cette hérédité du gène relatif au PTC comme d’un test de paternité. De même manière que les calculs de probabilités sur la couleur des yeux ou le groupe sanguin, la transmission du gène responsable de la sensibilité au PTC devient un marqueur d’hérédité, et donc un nouveau test de paternité. On a également constaté que sa présence pouvait être un indicateur pour la génétique des populations. Par exemple, on retrouve ce gène chez 97 % des amérindiens, ainsi que chez l’homme de Neandertal.

Mais dans ce cas, pourquoi n’utilise-t-on plus cette méthode ? Tout simplement parce qu’elle comporte les mêmes inconvénients que les techniques similaires faisant office de test de paternité. En y regardant bien, l’accent est mis sur un gène certes dominant, mais sur un unique gène. Il est donc tout à fait possible que deux individus soient porteurs du même gène codant la sensibilité au PTC sans pour autant avoir de lien de parenté. Et même si la transmission de ce gène est potentiellement le signe d’une hérédité paternelle, l’analyse ne concerne qu’un seul gène. À titre de comparaison, il n’est pas rare de voir actuellement des tests de paternité proposant une analyse à 23 ou 26 marqueurs. C’est justement pour limiter le risque de confusion, en sachant que plus le nombre de marqueurs est grand et plus le résultat est fiable.