Le test de paternité n’a de force obligatoire quant à ses résultats que s’il est réalisé dans le cadre d’une procédure judiciaire. À première vue, cela semble en restreindre fortement le champ d’utilisation. Il n’en est pourtant rien, tant l’emploi du test de paternité s’est répandu dans les enquêtes judiciaires. On peut ainsi le retrouver pour :

  • L’action en recherche de filiation : c’est le cas le plus courant où le test de paternité est employé. Elle consiste à modifier l’état civil d’un enfant lorsque la filiation paternelle est inconnue ou contestée. Le test de paternité a constitué une avancée certaine en la matière, puisqu’il permet d’établir scientifiquement la preuve du lien de parenté. L’outil est beaucoup plus fiable que les témoignages de proches, par exemple.
  • Le divorce : bien que le divorce n’aie pas directement trait à la filiation mais au mariage, il peut y être demandé un test de paternité par une action incidente. Si les résultats prouvent que l’un des enfants né pendant le mariage n’est biologiquement pas relié au mari, ce peut être un indice tendant à indiquer une relation extra-conjugale par exemple. Éventuellement, ce peut aussi être une solution pour prouver qu’un enfant n’est pas issu du parent qu’on lui connaît, et donc éviter que ce dernier ne paye une pension alimentaire à ce titre.
  • L’immigration : plusieurs pays dont le Canada et les États-Unis permettent d’utiliser le test de paternité dans le cadre des procédures de regroupement familial. Son utilisation n’est pas imposée, mais très fortement recommandée lorsque les actes d’état civil du pays d’origine sont trop peu fiables pour faire office de preuve.
  • L’enquête pénale : en fonction des affaires à élucider, la police criminelle peut elle aussi avoir recours au test de paternité. Le lien de filiation va alors servir à charge ou à décharge de la personne mise en cause, car il vise avant tout à faire la lumière sur des événements troubles.
  • L’héritage : lorsqu’une personne décède, son patrimoine est partagé entre ses différents ayants droit. Là, il se peut que des enfants non reconnus fassent connaître leur existence afin de recevoir une part de l’héritage. Dans ce cas, il faudra généralement passer par une action en recherche de filiation et par un test de paternité pour prouver qu’ils disent vrai. Ensuite, ce n’est qu’une fois la filiation prouvée qu’ils pourront prétendre à leur part.
  • L’assurance-vie : de même que pour l’héritage, l’assurance-vie peut être conditionnée à l’établissement d’un lien réel de filiation. Étant donné qu’il est compliqué et/ou interdit de procéder à des prélèvements génétiques sur une personne décédées, certaines compagnies proposent d’ajouter au contrat un échantillon d’ADN de l’assuré avec une attestation de consentement à tout test de paternité futur. Ainsi, il devient possible de vérifier post-mortem la filiation avec les enfants officiellement reconnus, mais aussi avec tous ceux qui viendraient à révéler leur existence après la mort du père présumé.