Est-il possible de modifier l’ADN humain ?

L’ADN humain est dynamique par essence, et non figé. C’est ce qui permet l’évolution des hommes et de leurs traits au fil des générations. On remarquera même dernièrement qu’un test ADN peut différencier génétiquement deux jumeaux monozygotes grâce à d’infimes mutations propres à chacun d’entre eux. Cela montre la tendance au changement de l’ADN, même à partir d’un même matériel génétique à la base : c’est l’épigénétique. Cette discipline se définit comme « la science qui étudie les modifications transmissibles et réversibles de l’expression des gènes ne s’accompagnant pas de changements du support génétique, c’est-à-dire de l’ADN ». Par exemple, on a constaté en Norvège que des périodes de famine subies par des grands-parents pouvaient être responsables de la transmission du diabète aux petits-enfants, qui eux n’ont pourtant pas connu de famine.

Dans le cas de figure présent, il convient de séparer les mutations en deux types de causes :

– Les mutations endogènes, qui proviennent d’erreurs lorsque l’ADN se réplique dans le corps. C’est ce que sous-tend par exemple la théorie de l’évolution chez Darwin, qui veut que les mutations accidentelles les plus adaptées à l’environnement permettent la survie de l’individu porteur, donc sa reproduction, donc la transmissions et la conservation de cette anomalie aux générations suivantes.
– Les mutations exogènes, qui impliquent un agent extérieur appelé mutagène. On les sous-divise généralement en deux catégories, que sont les mutagènes physiques et les mutagènes chimiques. Ces mutations peuvent, selon le contexte, intervenir de façon volontaire ou non.

On compte parmi les mutagènes physiques les radiations ionisantes. Le type de radiation, l’intensité de l’exposition et le contexte de leur utilisation, est propre à impacter dans une plus ou moins grande mesure la reproduction de l’ADN humain. Le cas des radiations est à ce titre le plus parlant : si les émanations après l’accident de Tchernobyl ont pu tuer en moins d’une heure les personnes intervenues sur le site, les rayons X à doses modérées ne sont pas mortels et donc utilisés en imagerie médicale.

L’autre possibilité est celle des produits chimiques mutagènes. La classification légale parle de « risque CMR » (risque Cancérigène, Mutagène et Reprotoxique). Le Parlement européen a voté en 2006 le règlement REACH, qui vise à encadrer la diffusion et la production de tels produits. On compte dans cette catégorie des substances comme le dichlorométhane, le benzopyrène (présent dans les cigarettes), ou encore le trichloréthylène (solvant peu inflammable, avantage non négligeable par rapport aux autres). Dans la culture populaire, ces mutagènes chimiques sont souvent présentés de manière beaucoup plus triviale, comme dans la série Tortues Ninja où 4 tortues apprennent le ninjitsu après qu’un fluide expérimental leur ait donné une forme humanoïde.