Quand est-il possible de faire un test de paternité ?

 

Si on l’imagine dans son déroulement le plus normal, le test de paternité se fait entre des participants vivants et aptes à être prélevés. Dans ce cas, aucun problème particulier d’ordre technique ne se pose à la réalisation des prélèvements. En revanche, certains moments peuvent ne pas être propices à faire un test de paternité de cette façon (du moins en apparence). Quels sont-ils, et comment parer à ces contretemps ?

– Faire un test de paternité avant la naissance ? Pendant très longtemps, il fallait attendre la naissance de l’enfant afin de pouvoir faire un test de paternité. Puis il a été possible de prélever de l’ADN fœtal par amniocentèse, ce qui comporte toutefois les mêmes risques que l’on connaît déjà pour toute amniocentèse. Puis est arrivé le test de paternité prénatal tel qu’on le connaît, avec un prélèvement de l’ADN de l’enfant via une simple prise de sang sur la mère grâce à l’ADN fœtal libre. Depuis, il est possible de faire un test de paternité dès les 8 à 12 premières semaines d’aménorrhée, selon le laboratoire.

– Faire un test de paternité après la mort ? C’est également chose possible via le test de paternité post-mortem. Lorsque c’est un test de paternité légal, on procède à un prélèvement sur le corps du défunt pour être certain que l’échantillon soit le bon. On comprend donc que cet acte est grave et nécessite une autorisation judiciaire avec un apport préalable de solides indices de paternité. De plus, les conditions d’un tel test de paternité sont renforcées, puisqu’il faut impérativement le consentement écrit, antérieur au décès et non-équivoque du défunt. Auparavant, il était possible de déduire ce consentement de témoignages et avis familiaux, mais ce procédé à permis certaines exhumations pour des tests de paternité négatifs. La notion de consentement est alors devenue plus restrictive dans le cas du test de paternité post-mortem pour éviter ce genre d’abus.

– Faire un test de paternité sans les participants ? Il se peut en effet que l’enfant ou le père présumé soient portés disparus, ou refusent de se prêter au test de paternité par exemple. Il est cependant possible, dans un cadre strictement privé, de procéder de la même manière que pour un test ADN de fidélité, donc sans le consentement des intéressés en procédant à partir d’échantillons non-standards. Pour un test de paternité légal, cette méthode n’est pas viable car tout un chacun a légalement le droit de refuser d’être prélevé en vue d’un test de paternité (et de son côté, le juge a tout à fait le droit de tirer des conséquences de ce refus, et notamment de considérer que refuser de passer un test de paternité légal est déjà une preuve de paternité en soi).